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Élysée

François Hollande retrouve son costume de chef

François Hollande lors de sa 5e conférence de presse, le 5 février 2015 à l'Elysée.

François Hollande lors de sa 5e conférence de presse, le 5 février 2015 à l'Elysée. - Alain Jocard - AFP

A l'aide de petites phrases bien senties, et fort d'une popularité en hausse, François Hollande a tenté de réaffirmer son autorité jeudi, lors de sa 5e conférence de presse.

Un mois après les attentats qui ont frappé la France, c'est un François Hollande plus sûr de lui qui est apparu lors de sa 5e conférence de presse. Il le reconnaît lui-même: "j'ai forcément changé, et le pays aussi". Lors d'un propos liminaire plus court que d'habitude, le chef de l'Etat a souligné sa volonté de "prolonger l'esprit du 11 janvier", comme porté par la manifestation où plus d'un million de Français sont descendus dans la rue. Fort d'une popularité en hausse, le président retrouve son costume de chef. Jeudi, il s'agissait pour lui de le montrer.

> Le chef en Europe

Commençant par évoquer la situation internationale, le chef de l'Etat en a profité pour se mettre en avant. Chef des armées, il est celui qui se rend en Ukraine jeudi puis à Moscou, vendredi, avec la chancelière allemande Angela Merkel pour tenter de mettre fin à la crise ukrainienne.

Mais surtout, François Hollande a coeur de se montrer indispensable dans les relations entre l'Allemagne et la Grèce. "Lorsque j'ai reçu Alexis Tsipras (le nouveau Premier ministre grec) mercredi, je lui ai dit d'aller voir Angela Merkel à Berlin, parce que c'est ce qu'on doit faire quand on appartient à une communauté, et elle le recevra", lance François Hollande.

> Le chef en France

Le chef de l'Etat semble trouver son rôle entre Alexis Tsipras d'une part, représentant de la gauche radicale grecque, et Angela Merkel, tenante d'une certaine austérité en Europe. Sur la situation internationale, "je ne parlerais pas non plus de synthèse, car c'est un mot souvent mal compris. Et encore faut-il la réussir". Une petite phrase calibrée, qui n'est pas sans rappeler la cacophonie du message de l'UMP après le premier tour de l'élection législative partielle du Doubs. Nicolas Sarkozy, partisan de faire barrage au FN sans donner davantage de consignes, a été isolé au sein de son parti, dont le bureau politique a adopté une position en faveur du "ni ni": ni FN, ni PS.

> Le chef du gouvernement

Affirmer son autorité passe aussi, pour François Hollande, par le gouvernement et surtout Manuel Valls. Ainsi le président de la République et son Premier ministre affichent une relation sans nuage… Manuel Valls lui-même avait expliqué devant quelques journalistes: "je ne peux pas être sur un autre chemin que François Hollande. Nous formons un tandem, une équipe". Et pourvu que ça dure. Car le chef de l'Etat n'est jamais avare de sous-entendus et de mises en garde. "On peut très bien gouverner avec un Premier ministre dès lors qu'il y a l'harmonie, dès lors qu'il y a une bonne organisation du travail dans l'exécutif, un partage des tâches où chacun doit être à sa place et en cohérence, en confiance. C'est le cas", a-t-il lancé, en commentant la proposition de Claude Bartolone de supprimer ce poste. Manuel Valls appréciera.

A. K.