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"Enfin", "bonne idée", "prématuré": la classe politique divisée sur la reconnaissance de l'État palestinien

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Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien "en juin" prochain lors d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite à New York. Cette déclaration divise la classe politique française.

La classe politique française a diversement réagi ce jeudi 10 avril à l'annonce par le président Emmanuel Macron que la France pourrait reconnaître un État palestinien, l'extrême droite la jugeant "prématurée" quand centre et gauche se félicitent.

Si cette reconnaissance "vient dans un cadre qui permet à des pays qui ne reconnaissent pas Israël de le faire et à d'autres pays qui ne reconnaissent pas la Palestine ou l'État palestinien de le faire, c'est un bon processus", a estimé sur RTL l'ancien président socialiste François Hollande.

Il a néanmoins rappelé que c'était "purement déclaratoire". "Ce qui compte, c'est bien sûr qu'un jour, il puisse y avoir un État palestinien, mais que le Hamas ne soit pas dans cet État palestinien et que Gaza puisse être une zone où les Gazaouis puissent vivre, tout simplement", a-t-il développé.

"Enfin" pour LFI, une "bonne idée" dit le Modem

"Enfin. Après près de deux ans de génocide à Gaza, la France envisage enfin de reconnaître l'État de Palestine", a tweeté de son côté la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, rappelant que "147 pays l'ont déjà fait" et réclamant que "ce geste, arraché de haute lutte" se traduise "en acte". "Enfin!!!!", salue également le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sur le réseau X.

Évoquant "une bonne idée", le président des députés Modem Marc Fesneau, a également insisté sur le principe d'"une clause de réciprocité". "Il faut que les parties se reconnaissent mutuellement: les Palestiniens ont droit à un État, les Israéliens ont droit à un État, les deux ont le droit de vivre en sécurité dans un régime démocratique", a-t-il ajouté sur TF1.

Il s'est inquiété que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu souhaite "évacuer l'idée que les Palestiniens aient droit à un État, quitte à occuper l'ensemble du territoire".

"Prématuré" pour le RN, pas le moment pour LR

À l'inverse, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a jugé sur LCI toute reconnaissance "prématurée".

Si le parti d'extrême droite est "favorable à deux États", l'État palestinien est aujourd'hui "adossé au Hamas". "C'est envoyer un signal: 'faites du terrorisme et on vous reconnaîtra des droits'", a-t-il balayé, estimant que le président français mettait "la charrue avant les bœufs, probablement pour des raisons intérieures, pour envoyer des signaux".

De son côté, le président Les Républicains du Sénat Gérard Larcher se dit favorable lui aussi à "la solution à deux États", ce jeudi sur Europe 1. Mais "est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance qui est indispensable à terme de la réalité d'un État de Palestine? Non", dit-il.

"Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza dont il faut exiger sans faiblesse le retour en Israël. Nous avons toujours des attaques du Hamas contre Israël", rappelle le président du Sénat.

Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien "en juin" à l'occasion d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations Unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d'Israël par un certain nombre de pays.

La conférence vise à la création d'un État palestinien. Les appels à une "solution à deux États", palestinien au côté de celui d'Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

J.D. avec AFP