Gaza: Israël étend son offensive militaire dans l'enclave pour "écraser" et "chasser" le Hamas

Des bâtiments en fumée dans un camp de déplacés, après des frappes israéliennes, dans la ville de Gaza, le 23 mars 2025. (Photo d'archive) - Omar AL-QATTAA / AFP
Israël n'entend pas mettre un terme à ses opérations militaires dans la bande de Gaza. Par l'entremise de son ministre de la Défense Israel Katz, l'État hébreu a annoncé ce mercredi 2 avril l'extension de son offensive pour "écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes".
Cette opération implique une "évacuation à grande échelle de la population de Gaza des zones de combat" et vise également à s'emparer de "vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", précise un communiqué du ministre.
"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", ajoute Israel Katz.
Entrée en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre, la trêve s'est effondrée le 18 mars lorsque l'armée israélienne a repris ses bombardements aériens puis son offensive terrestre contre le Hamas dans le territoire palestinien. Selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, 1.042 personnes ont été tuées depuis cette date, portant le bilan total à 50.399 morts depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Une association de proche d'otages "horrifiée"
Le Forum des familles, la plus grande association de proches d'otages en Israël, s'est dit mercredi "horrifié" par l'annonce du ministre de la Défense. "Au lieu de libérer les otages par un accord et de mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien envoie davantage de soldats à Gaza, pour combattre dans les mêmes zones où ils se sont battus encore et encore", ont déclaré les familles.
"Expliquez comment cette opération sert l'objectif du retour des otages et comment vous comptez éviter leur mise en danger", ont-elles ajouté.
Israel Katz avait déjà annoncé le 21 mars avoir ordonné à l'armée de "saisir davantage de territoire" dans la bande de Gaza, en menaçant d'annexer ces régions si le mouvement islamiste ne libérait pas ses derniers otages.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.
Pour accroître la pression sur le Hamas, Israël a bloqué depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire, aggravant les pénuries dans le territoire assiégé.
Au moins 16 morts dans un camp de réfugiés
Mercredi matin, les secouristes de Gaza ont fait état d'au moins 16 personnes, dont neuf enfants, tuées dans une frappe israélienne ayant visé selon elle une clinique du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord du territoire palestinien. Elle avait auparavant annoncé que 13 personnes avaient été tuées par un bombardement ayant visé "une maison abritant des personnes déplacées" à Khan Younès.
Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'était adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, et de la ville proche de Khan Younès.
"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", avait-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.
Le Hamas et Israël avaient indiqué samedi avoir reçu une nouvelle proposition de trêve des pays médiateurs -Egypte, Qatar et Etats-Unis- visant à rétablir le cessez-le-feu et obtenir la libération des otages.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait appelé dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza. "En ce qui concerne le Hamas à Gaza, la pression militaire fonctionne (...) Nous pouvons voir des brèches commencer à apparaître" dans le cadre des négociations indirectes, avait-il déclaré.
Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a déclaré qu'il pourrait renoncer à administrer le territoire après la guerre mais refuse de déposer les armes, ce qui représente pour lui une "ligne rouge".