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"Ce que vous faîtes est un crime": pour Macron, Netanyahu ne "sert pas la sécurité des Israéliens" en bombardant Gaza

Le président français Emmanuel Macron au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025.

Le président français Emmanuel Macron au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. - Ludovic MARIN

Le président français a estimé ce mercredi que Benjamin Netanyahu "ne sert pas la sécurité des Israéliens dans la durée en faisant croire que la réponse n'est que sécuritaire" alors que Tsahal a repris ses bombardements sur Gaza le 18 mars dernier.

Des mots particulièrement forts de la part d'Emmanuel Macron à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. De retour d'un déplacement d'Égypte, le président français a été interrogé sur France 5 ce mercredi 9 avril sur la situation dans la bande de Gaza et les frappes israéliennes sur l'enclave palestinienne, depuis mi-mars.

Emmanuel Macron a rappelé avoir "toujours assumé des désaccords profonds" avec le dirigeant israélien. "On a d'abord un désaccord sur l'humanitaire et, sur le fond, le rapport à la vie", a d'abord expliqué le locataire de l'Élysée avant de détailler "un désaccord stratégique".

"Je ne pense pas qu'il serve la sécurité des Israéliens dans la durée en faisant croire que la réponse n'est que sécuritaire. C'est la même histoire qu'il leur racontait il y a 15 ans et ça n'a pas été vrai: il y a eu le 7-Octobre", a détaillé Emmanuel Macron.

Pour lui, "la réponse est politique" et le rôle de la France "est d'être au côté de l'Humanité".

Paris "doit aller vers une reconnaissance" de la Palestine

Le président français a estimé qu'il faut "essayer de dire" à Benjamin Netanyahu qu'"à un moment donné, ce que vous faîtes n'est pas conforme au droit international, ce que vous faîtes est aussi un crime, ce n'est pas vos valeurs, ce qui est en train d'être fait en votre nom n'est pas votre intérêt". Lors de cette interview, le chef de l'État a estimé qu"'on doit aller vers une reconnaissance" d'un État palestinien "en juin".

"Notre objectif c'est quelque part en juin, avec l'Arabie saoudite de présider cette conférence (sur la Palestine, ndlr) où on pourrait finaliser ce mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs", a-t-il ajouté.

"Je le ferai (...) parce que je pense qu'à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d'entre eux ne font pas", a-t-il poursuivi.

Cela permettra également "d'être clair pour lutter contre ceux qui nient le droit d'Israël à exister, ce qui est le cas de l'Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région", a-t-il insisté.

En février 2024, le chef de l'État avait affirmé que "la reconnaissance d'un État palestinien n'est pas un tabou pour la France", estimant que "nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées".

Matthieu Heyman