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Ecoutes de Sarkozy: Hollande garde le silence

François Hollande, président de la République.

François Hollande, président de la République. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

François Hollande a-t-il raison de garder le silence dans l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy? Peut-être, mais mettre de l'ordre dans la communication du gouvernement apparaît également, comme une nécessité.

François Hollande si prompt à s'exprimer sur d'autres affaires, Cahuzac, Leonarda, semble avoir retenu la leçon. Sur les écoutes menées à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de son avocat, le chef de l'Etat est resté totalement mutique.

Ses ministres, Christiane Taubira en tête, ont de leur côté multiplié les déclarations et les contradictions, de sorte que la communication a tourné au cafouillage. Très vite, l'accusation achangé de camp, au profit de l'opposition et le débat s'est déplacé au profit d'une nouvelle interrogation. Qui savait et depuis quand, que l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy était écouté par les juges en charge de l'affaire d'un présumé financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007?

Résultat, la droite réclame la démission de la ministre de la Justice, accusée d'avoir "menti" par Jean-François Copé. Argument auquel la garde des Sceaux a logiquement opposé une fin de non-recevoir, admettant simplement jeudi soir sur Canal+, s'être "trompée de dates" et expliquant qu'il peut lui "arriver d'être imprécise".

Que doit faire Hollande?

Si la plupart s'accordent à dire que la parole présidentielle ne doit pas s'éparpiller, cela ne saurait épargner au président la nécessité de mettre, en coulisse, de l'ordre dans ses équipes. "Il faut qu'il organise le gouvernement, il faut qu'il fasse taire les ministres et qu'on en finisse avec cette impression d'amateurisme", constate ainsi Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de la communication et président de MCBG Conseil.

"Dans une séquence qui a priori était plutôt positive pour la majorité et terrible pour l'opposition, cette dernière a réussi à retourner l'opération pour en faire une 'affaire Taubira', une 'affaire dans l'affaire'", analyse Laurent Neumann, éditorialiste à BFMTV.

D. N. avec Julien Migaud-Muller