"Elle a une prise de conscience": dans les coulisses de la décision surprise d'Hidalgo sur une primaire

Anne Hidalgo, le 26 octobre 2021 à Paris - Eric PIERMONT © 2019 AFP
Une journée à rebondissements. Avant son annonce surprise pour l'organisation d'une primaire de la gauche, Anne Hidalgo a connu des heures mouvementées. Dans la matinée de mercredi, la maire de Paris devait se rendre à La Rochelle. Elle décide finalement de faire demi-tour et de retourner vers la capitale en prétextant le contexte sanitaire, ce qui aura causé de fortes spéculations.
Mais selon un proche de la candidate, il n'en est rien. D'après lui, "les mauvais sondages" ainsi que le Congrès LR avec des "débats très suivis" et la dynamique autour de la candidature de Valérie Pécresse ont entraîné ce cheminement.
"Là, l'idée germe: il faut que la gauche puisse imposer ses thèmes aussi, comme la droite, au travers d'une primaire", assure à BFMTV l'un des rares à avoir été mis dans la confidence.
Alors qu'elle "cherche un moyen pour renverser la table, rebattre les cartes", et face à un déplacement à La Rochelle qu'elle découvre "mal ficelé", elle a "une prise de conscience", d'après lui. "Elle décide d'appeler TF1 pour un 20h, et de faire cette annonce. Elle est instinctive Anne Hidalgo! Beaucoup ont vu cette proposition comme un retrait en douceur, mais ils se trompent", assure ce membre de l'entourage.
Un secret bien gardé
Jusqu'à l'annonce officielle, rares sont ceux qui étaient au courant. Il se murmure même qu'Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, n'aurait appris la nouvelle que deux heures avant l'intervention. En apprenant le 20 heures, un élu décide même de lui envoyer un message, inquiet. "À sa réponse, très enthousiaste, j'ai compris qu'elle allait bien, que ça ne serait pas un abandon. Lundi, je l'ai vu déterminée, comme d'habitude, de bonne humeur. À aucun moment elle n'a parlé de primaire, pourtant on a parlé de la campagne", explique-t-il. Un secret qui explique notamment l'organisation en urgence d'un bureau national après le JT.
En interne, aujourd'hui, les réactions sont plutôt mitigées. Si certains applaudissent plutôt l'initiative, d'autres raillent le manque de préparation. "Que de l'impréparation", estime un membre du parti, "comme pour sa déclaration de candidature.
"Je ne l'aurais pas fait comme ça... Pas alors qu'un sondage la donne à 3% la veille", souffle un de ses proches.
"Elle aurait dû feuilletonner. D'abord un article de presse où elle parle de l'union, elle dit qu'elle va prendre la parole dans deux jours, et là c'est 48 heures d'actualité autour d'Anne Hidalgo", regrette un autre. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, aucun des principaux candidats à gauche n'a accepté de participer à cette primaire.