Primaire à gauche: la proposition d'Anne Hidalgo accueillie froidement par les autres partis

Anne Hidalgo à Nancy le 15 septembre 2021 - Patrick HERTZOG © 2019 AFP
Un renversement de situation qui ne fait pas l'unanimité. Ce mercredi soir, Anne Hidalgo s'est rendu au journal de 20 heures de TF1 afin de proposer l'organisation d'une primaire de toute la gauche. "Cette gauche fracturée, qui désespère beaucoup de nos concitoyens, doit se retrouver, se rassembler pour gouverner", a estimé celle qui avait été investie candidate par le parti socialiste le 15 octobre dernier.
Cette annonce de la maire de Paris, estimée à 3% d'intention de vote dans notre étude Elabe Opinion 2022, intervenait peu après un appel d'Arnaud Montebourg qui allait dans le même sens. L'ancien ministre, qui plafonne lui aux alentours de 2% dans les sondages, a publié une lettre sur les réseaux sociaux en se disant "prêt à offrir (sa) candidature à un projet commun et à un candidat commun". Il a cependant souligné qu'il fallait créer un "programme commun", en espérant que "ceux qui sont en tête" rejoignent l'initiative.
La France Insoumise refuse
Cependant, cette idée ne semble pas être accueillie à bras ouverts par les autres candidats. Eric Coquerel, député La France Insoumise et soutien de Jean-Luc Mélenchon, a fermé la porte à cette hypothèse, tout en proposant à Anne Hidalgo de rejoindre son camp.
"Si demain, le Parti Socialiste estime que finalement pour gagner, il faut aller vers le candidat le mieux placé (...), nous on n'a pas de problème pour accueillir tout le monde", a-t-il déclaré sur notre antenne.
Avec un ton plus incisif, la députée de Paris Danièle Obono, elle aussi derrière Jean-Luc Mélenchon, a assuré que cette primaire ne "fait pas rêver". "Nous voulons nous adresser aux millions de Français qui ont été dégoûtés par des politiques choisis par un casting et, sur le fond, qui se sont mis à faire des politiques de droite", a-t-elle clamé.
François Hollande pas emballé non plus
L'entourage de Fabien Roussel, candidat communiste, a quant à lui déclaré: "une primaire permet seulement de régler un problème de casting, or le problème de la gauche aujourd'hui, c'est qu'elle ne parle plus aux classes populaires". Il ne compte donc pas suivre Anne Hidalgo.
Au sein même des rangs du PS, tout le monde ne semble pas emballé. François Hollande, juste avant l'annonce de la maire de Paris, expliquait qu'une "candidature d'union n'a de sens que si tous les candidats partagent les mêmes propositions". "Or, on sait que ce n'est pas le cas", a conclu l'ancien président.
Quid de Yannick Jadot?
Il faut dire que l'annonce avait de quoi surprendre. Invitée sur France 2 ce mercredi matin, Anne Hidalgo déclarait qu'une union de la gauche "serait perçue comme artificielle" et qu'elle "ne fonctionnerait pas". Elle proposait alors de "revenir par les questions de fond". Un constat qui a donc, visiblement, changé en quelques heures seulement.
La seule inconnue ce mercredi soir concerne Yannick Jadot. "Pour pouvoir dire oui ou non (à la primaire, ndlr), il faudrait qu'il y ait quelque chose de réel poser sur la table (...) Il y a eu une volonté de communication, mais pas d'action", a regretté sur BFMTV Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d'Europe Écologie-Les Verts.
Avant la prise de parole de Yannick Jadot, qui doit s'exprimer jeudi matin sur Europe 1, Julien Bayou, secrétaire national du parti, a donné le ton sur Twitter: "le projet d'avenir c'est l'écologie. La primaire a déjà eu lieu et le candidat c'est Yannick Jadot". En tentant de rassembler, il semblerait donc qu'Anne Hidalgo se retrouve plus seule que jamais.