"Un président du Sénat ne devrait pas dire ça": Macron répond à Larcher, qui l'accuse de vouloir "enjamber" l'élection

Le président du Sénat a vertement critiqué le chef de l'État mardi dans un entretien au "Figaro", s'interrogeant sur la "légitimité" d'un dirigeant qui serait élu sans campagne.

"Je n'ai pas pour habitude de commenter ce qui est dit par ailleurs", a lancé Emmanuel Macron ce jeudi lors de sa conférence de presse visant à présenter son programme, avant de cingler: "Un président du Sénat ne devrait pas dire ça".

Le président-candidat Macron était interrogé au terme de la présentation de son programme sur les critiques de Gérard Larcher formulées dans Le Figaro.

"Le président de la République veut être réélu sans jamais avoir été réellement candidat, sans campagne, sans débat, sans confrontation d'idées", a taclé mardi le numéro deux de l'État dans un entretien accordé au quotidien. "S'il n'y a pas de campagne, la question de la légitimité du gagnant se posera", a-t-il ajouté, accusant enfin le président-candidat de vouloir "enjamber" la présidentielle.

La réponse du chef de l'État paraphrase le titre de l'ouvrage des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Un Président ne devrait pas dire ça, qui fin 2016 avait à sa parution contribué au fait que François Hollande n'avait pas brigué sa réélection.

"Quiconque est censé porter le suffrage universel et dont la légitimité procède des élus ne devrait pas s'amuser à remettre en cause la légitimité de quelque élu que ce soit, y compris quand ce sont des gens qui ne lui plaisent pas, ce n'est pas une bonne idée", a poursuivi Emmanuel Macron ce jeudi face à la presse.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV