Présidentielle: pour son dernier grand meeting avant le premier tour, Mélenchon ressort son hologramme

À Lille ce mardi, le candidat de la France Insoumise tient le dernier grand meeting de sa campagne présidentielle, retransmis dans onze autres villes en direct, grâce à des hologrammes. En 2017, il avait été le premier en France à introduire cette technique dans le champ politique, avant de l'utiliser à nouveau lors des européennes, deux ans plus tard.

Cinq ans après l'avoir utilisé pour la première fois, Jean-Luc Mélenchon ressort son double numérique. Ce mardi à Lille, à l'occasion de son dernier grand meeting avant le premier tour de la présidentielle, l'Insoumis apparaîtra simultanément dans onze autres villes françaises, sous forme d'hologramme.

Pendant qu'il parlera en chair et en os dans la capitale nordiste, son image sera projetée en trois dimensions sur des scènes au Havre, à Vannes, Poitiers, Pau, Narbonne, Albertville, Montluçon, Besançon, Metz, Trappes et Nice.

"Nous avons visé un maillage territorial, il y aura Jean-Luc Mélenchon ou un de ses hologrammes à moins de 250 kilomètres de chaque Français", se félicite le député Bastien Lachaud, organisateur des meetings. "C'est une prouesse technologique qui nécessite des semaines de préparation", ajoute-t-il, promettant des hologrammes d'encore meilleure qualité qu'en 2017.

En marge de son meeting lillois, Jean-Luc Mélenchon a lancé sur Instagram et sur Snapchat une opération #HologrammeDePoche, filtre qui lui permet de se "téléporter" dans les téléphones des utilisateurs pour rappeler la date du vote, le 10 avril, et lancer un appel à la mobilisation électorale.

En 2017, des meetings en hologramme

En 2017, toujours dans le cadre de la campagne présidentielle, le candidat insoumis avait été le premier en France à avoir recours à cette technologie, pour des grands rendez-vous politiques. Alors qu'il tenait un meeting à Lyon, il était apparu en direct d'un claquement de doigt aux Docks de Paris, à Aubervilliers, sous un tonnerre d'applaudissements. "Où suis-je ? Je suis à Lyon... et maintenant à Paris", avait-il lancé à la foule.

Deux mois plus tard, en avril, le candidat avait réitéré l'exercice. En chair et en or à Dijon, il s'était démultiplié dans six autres villes, dont Nantes et Montpellier.

Les "holovans" des européennes

Fort de son succès, Jean-Luc Mélenchon avait décidé de renouveler ses apparitions holographiques à l'occasion de la campagne des européennes, en 2019. Quatre camions de la France Insoumise, surnommés "holovans", devaient silloner la France pour diffuser les hologrammes des candidats LFI aux élections, une initiative appelée "Operation471". Contrairement aux meetings de 2017, en direct, ces hologrammes étaient pré-enregistrés.

Toutefois, une dizaine de jours plus tard, le parti, dans un communiqué, a annoncé que ses camions avaient été "interdits" dans plusieurs communes.

Actuellement troisième dans les sondages, l'Insoumis compte frapper un grand coup à Lille, et enfoncer le clou pour s'imposer comme la seule campagne à gauche capable de qualifier son candidat au second tour.

Fanny Rocher