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En meeting à Toulouse, Mélenchon dénonce le "festival de bobards" de Macron

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Le candidat de la France insoumise a mis toutes ses forces dans la bataille, ce dimanche, pour critiquer le bilan d'Emmanuel Macron et son meeting à la Défense Arena, tenu la veille.

Jean-Luc Mélenchon a particulièrement fustigé Emmanuel Macron, un "libéral" qui a "fait entrer le privé dans l'État", ce dimanche lors de son meeting sur la place du Capitole à Toulouse, à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle.

Troisième dans les sondages, l'Insoumis s'est attaqué à l'unique meeting de campagne du président sortant, tenu à La Défense Arena samedi. "La dernière fois que je suis allé à l'Arena, c'était pour y voir les Pink Floyd, c'était plus rempli et moins planant", a-t-il plaisanté en préambule, devant les 25.000 personnes présentes selon La France Insoumise.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite déroulé sa vision du bilan et du programme d’Emmanuel Macron, "un festival de bobards" selon lui.

"Il a dit que le pouvoir d'achat a augmenté d'une façon historique: c'est faux bien sûr, le premier trimestre 2022 est le record de baisse du pouvoir d'achat depuis 10 ans, et sans doute n'a-t-il pas été à la pompe depuis longtemps", a lancé celui qui brigue l'Élysée pour la troisième fois.

"Je suis fier, dit Macron, d'avoir décidé des investissements historiques pour l'hôpital... Cet homme a supprimé 17.000 lits d'hôpitaux pendant son quinquennat", l'a brocardé le député LFI.

Il a aussi tancé sa proposition récente d'abaissement de l'âge pour l'apprentissage: "Comment a-t-il pu imaginer envoyer un gosse de 12 ans à l'apprentissage? Quoi qu'il arrive cela n'aura pas lieu, car les conventions internationales signées par la France interdisent qu'on envoie au travail un enfant avant la fin de la scolarité obligatoire, et en France c'est 16 ans."

Jean-Luc Mélenchon souhaite l'ouverture d’une enquête et la suspension des contrats de McKinsey

Mais il a aussi évoqué l’affaire McKinsey, alors que selon le Sénat les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021.

Le président sortant "a fait entrer le privé dans l'État, qui peut croire qu'une société privée va donner des conseils pour l'intérêt général?", a interrogé le tribun insoumis.

"McKinsey a empoché le salaire de 1200 fonctionnaires, où est la raison, où est le bon sens?", a-t-il affirmé.

"C'est suspect d'entendre dire qu'on a donné (à McKinsey) quatre millions pour réformer les APL, l'équivalent de 17.000 APL", a ajouté Jean-Luc Mélenchon. "Alors qu'il y a 5000 fonctionnaires qui demanderaient pas mieux que de faire fonctionner leur cerveau, et c'est un cerveau libre, au service de l'intérêt général."

L'ancien ministre a proposé le "principe de non-substitution: il sera impossible de confier au privé ce que l'Etat et ses fonctionnaires sont capables de faire eux-mêmes".

Un "compromis" avec son caractère

Jean-Luc Mélenchon a proposé aux électeurs un "compromis" avec son programme et son "caractère" afin de battre Emmanuel Macron mais aussi Marine Le Pen.

Sur la scène placée juste devant l'hôtel de ville, il a déclaré: "Quoique vous pensiez de l'Union populaire ou de moi, ou de ces conversations stupides sur mon caractère, le pays est en état d'urgence."

Alors que les macronistes jouent à ses yeux sur "la panique" des Français à l'idée d'une victoire de Marine Le Pen, "s'amusent à vous faire sautiller en vous tapant sur les mollets", l'Insoumis, lui, a assuré faire confiance à "l'intelligence".

Aux plus indécis, il a proposé un "compromis avec l'Avenir en commun: qu'est-ce qu'il y a dedans qui vous empêche de vivre?", interroge-t-il.

"Si Marine Le Pen fait 24 ou 25%, on pourra rien faire. La gauche au total n'est qu'à 25... En revanche, 20%, on peut y arriver", a estimé un cadre important de la campagne.

S.A. avec AFP