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Présidentielle: les proches de Le Pen claquent la porte au nez de Zemmour qui veut "une coalition"

Marine Le Pen et Eric Zemmour.

Marine Le Pen et Eric Zemmour. - AFP

Après sa sèche défaite au premier tour, le patron de Reconquête tente à nouveau de proposer un accord aux législatives à Marine Le Pen. Peine perdue, alors que le Rassemblement national n'a aucun intérêt à la survie politique de son adversaire.

Une ambiance à couteaux tirés entre Éric Zemmour et Marine Le Pen. Alors que l'ancien candidat de Reconquête a déjà appelé, après son sévère échec au premier tour, à une "alliance des droites" aux législatives, il a profité de la défaite de son ancienne concurrente ce dimanche soir pour relancer son message. Au grand dam des lieutenants du Rassemblement national.

"Il faut qu'il dégonfle sa tête", lance Aliot

Jordan Bardella, le président du parti, lui a opposé un fin de non-recevoir ce lundi au micro de BFMTV assurant qu'il n'y aurait "pas d'accord" face à cette "demande de mariage tout en finesse".

Louis Aliot a été, lui, plus cruel dans ses propos.

"Éric Zemmour a été un homme du système toute sa vie. Je pense qu'il faut qu'il dégonfle sa tête, qui est énorme, et qu'il arrête d'insulter les gens. Pour une première, lui, on ne peut pas dire qu'il ait brillé", a asséné de son côté le maire RN de Perpignan sur France inter.

Le député Sébastien Chenu ne dresse pas un constat moins sévère.

"On n'est pas du tout sur l'idée de l'union des droites. Nous, on est pour une grande union des patriotes. Il a fait 7%, il devrait se rappeler que la politique, c'est l'école de l'humilité", a avancé de son côté le porte-parole de l'ex candidate sur BFMTV.

"Une coalition est une nécessité", assure Zemmour

L'ancien journaliste avait pourtant tenté son va-tout dimanche soir, quelques minutes après la prise de parole de Marine Le Pen qui se projetait déjà dans l'après-présidentielle en lançant "la grande bataille des législatives".

"Notre responsabilité est immense. Nous devons oublier nos querelles et unir nos forces. C’est possible, c’est indispensable, c’est notre devoir. Notre coalition n’est pas une option, elle est une nécessité", lançait-il derrière un pupitre sur lequel était inscrit "Appel à l'union nationale".

Alors que son seul espoir pour parvenir à faire rentrer des députés à l'Assemblée nationale est un accord avec le RN, ses critiques contre Marine Le Pen ont à nouveau été très sévères après sa défaite ce dimanche soir.

"Nous serions le seul camp à partir divisé", juge Maréchal

"Hélas, hélas, hélas, c’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen. Je voyais venir cette défaite depuis des années et ce n’est pas de gaieté de cœur que je l’annonçais. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat", expliquait encore Éric Zemmour.

Depuis plusieurs jours, l'ex-éditorialiste tente pourtant de forcer la main du RN. Il s'était dans un premier temps fendu d'un communiqué de presse la semaine dernière pour appeler à une "grande coalition des droites et de tous les patriotes".

Marion Maréchal avait ensuite fait passer le message sur BFMTV.

"Nous serions le seul camp à partir divisé. (...) Soyons raisonnables. Nous avons fait des projections et nous pouvons espérer qu'il y ait 379 seconds tours avec des candidats qui soient des candidats communs. Je crois que c'est une opportunité qu'on ne peut pas laisser passer", assurait ainsi l'ancienne députée RN le 20 avril dernier.

Aucune raison au RN pour aider Reconquête

Pas de quoi attendrir l'ancien parti de la nièce de Marine Le Pen. C'est que sur les bancs de son ex-famille politique, on est convaincu de ne pas avoir besoin d'Éric Zemmour pour parvenir à constituer un groupe à l'Assemblée nationale.

"Ils n'ont aucune implantation locale, ils ont fait un très mauvais score, ils n'ont de cesse de cracher sur nous... Je ne vois pas très bien quelles seraient nos motivations pour leur tendre la main", expliquait un député RN pendant l'entre-deux-tours à BFMTV.com.

Sans compter qu'en l'absence de députés élus aux législatives, Reconquête se priverait d'importantes ressources financières. Une mauvaise nouvelle qui ferait donc plutôt les affaires de Marine Le Pen.

Marie-Pierre Bourgeois