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Présidentielle: ce qu'il faut retenir du premier débat entre les candidats au congrès LR

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Les cinq prétendants à l'investiture de la droite ont échangé durant plus de trois heures lundi soir. Un débat courtois, sans chercher à épargner le fidèle LR Michel Barnier, sur les thématiques d'immigration et d'économie.

Economie, énergie, immigration... Les cinq candidats à l'investiture des Républicains (LR) pour la présidentielle ont cherché à se démarquer lundi soir lors de leur premier débat télévisé, avant de se rendre ensemble ce mardi à Colombey-les-deux-Eglises.

Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin se sont retrouvés devant LCI, RTL et Le Figaro pour un débat de plus de trois heures, le premier d'une série de quatre avant le congrès où les militants LR choisiront leur candidat, du 1er au 4 décembre.

Eviter le clash

Costume et cravate bleus pour les quatre candidats, veste rouge pour la seule femme dans la course, les candidats assis sur le plateau ont d'abord imaginé leur "premier jour" de président.

Feu vert à la construction de "10 nouveaux réacteurs nucléaires" pour Xavier Bertrand, création à l'école d'un "jour des héros qui font la France" pour Valérie Pécresse, "message aux armées" pour Michel Barnier, référendum pour que la France "recouvre sa souveraineté juridique" pour Eric Ciotti ou encore lancement d'un "nouveau traité européen" pour Philippe Juvin.

Conscient du rôle qu'avaient eu les débats télévisés en 2016 dans la dynamique de François Fillon, chacun a tenté de se démarquer, en évitant le clash générateur de divisions. Car la droite classique ne peut se permettre les divisions qui la menaceraient de disparition, entre une extrême droite qui mord sur son électorat et les clins d'oeil appuyés du camp Macron.

Dans ce débat, les points de convergence étaient d'ailleurs nombreux, de la critique d'Emmanuel Macron à la baisse de la dépense publique en passant sur la fermeté sur l'immigration.

Bertrand et Pécressse, front commun contre Barnier

Critiquant Michel Barnier à de multiples reprises, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont fait de l'ex-négotiateur en chef du Brexit leur principal adversaire. Flou sur la réduction du nombre de fonctionnaires, sur le financement de certaines mesures.... Policées, très éloignées des attaques frontales de 2016, quelques piques ont fait vivre le débat.

"Je viens de comprendre que le moratoire ce n'est pas du tout l'immigration zéro", a fait mine de s'étonner Valérie Pécresse. "On a compris qu'il y aurait quand même des gens qui rentreraient", a ironisé Xavier Bertrand.

Michel Barnier a fini par lâcher que "(ses) amis Xavier et Valérie font semblant de ne pas comprendre" ses propositions. Le doyen de la primaire, âgé de 70 ans, peut en effet créer la surprise, grâce à sa fidélité au parti. Mais au sein de LR, 54% des sympathisants LR jugent Xavier Bertrand "en capacité de gagner la présidentielle", contre 26% à Michel Barnier et 16% à Valérie Pécresse, selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI publié lundi.

L'enjeu, pour les concurrents, était de parler aux 112.000 adhérents de LR, mais aussi de convaincre les Français de leur capacité à remporter la présidentielle en avril 2022, alors que les sondages restent aujourd'hui très décevants pour la droite, plaçant le chef de l'Etat en tête devant Marine Le Pen et Eric Zemmour.

"Prime au travail" et moratoire sur l'immigration

Les journalistes ont également interrogé les candidats sur l'expression "grand remplacement", une théorie popularisée par l’écrivain d'extrême-droite Renaud Camus, qui défend une vision ethniciste de la nation. Seul Eric Ciotti l'a reprise entièrement à son compte. De son côté, Valérie Pécresse a dit la détester, car elle "donne le sentiment que tout est foutu". Elle prône plutôt un arrêt de "l'immigration incontrôlée". A l'instar de Xavier Bertrand, qui s'est dit prêt au "bras de fer" avec les pays d'origine.

Sur les thématiques économiques, Xavier Bertrand a vanté son action à la tête des Hauts-de-France pour défendre son programme mêlant "prime au travail" et pouvoir accru des procureurs pour les peines "jusqu'à cinq ans".

Michel Barnier s'est posé en rassembleur pour l'après-4 décembre, et a répété ses propositions de baisse de la trajectoire d'endettement et des impôts de production. Vantant son "expérience" en Île-de-France, Valérie Pécresse a promis de "faire toutes les réformes dont la droite rêve depuis dix ans", notamment sur les retraites.

Par ailleurs, Eric Ciotti a lui vanté sa "fidélité à Fillon" en déroulant son programme très droitier pour "que la France reste la France" et "abattre le politiquement correct". Quant à Philippe Juvin, le chef des urgences de l'hopital Georges-Pompidou a souhaité favoriser l'installation des médecins dans les territoires.

Nina Jackowski avec AFP