Présidentielle: avec 21,95% des voix, l'appel au "vote efficace" pour Mélenchon a trouvé un écho à gauche

Jean-Luc Mélenchon s'adresse à ses sympathisants, le 10 avril 2022 à Paris - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP
Au-delà des intentions de vote mises en évidence par les dernières enquêtes d'opinion, Jean-Luc Mélenchon aura récolté 21,95% des voix dimanche soir au premier tour de l'élection présidentielle, selon les résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur sur la base de 97% des électeurs inscrits. Un score qui le place aux portes du second tour, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, mais largement devant les autres candidats de gauche.
Ces dernières semaines, le candidat de La France insoumise (LFI) et ses soutiens avaient exhorté les électeurs de gauche à voter pour le tribun, arguant qu'il constituait le "vote efficace", autre manière de désigner le "vote utile", vocable non-utilisé par les insoumis.
"Un autre second tour est possible", a tenté d'imprimer le député des Bouches-du-Rhône, candidat pour la troisième fois à l'élection présidentielle, en écho à son slogan "Un autre monde est possible".
Un vote utile battu en brèche par Hidalgo et Jadot
Vendredi, notre dernier sondage Elabe pour BFMTV donnait le candidat à 17,5% d'intentions de vote. Il aura obtenu dimanche plus de quatre points supplémentaires dans les urnes. Les autres candidats de gauche ont quant à eux récolté des scores dans la même veine que les intentions de vote projetées par notre enquête d'opinion.
Yannick Jadot était ainsi quant à lui crédité de 4%, (il a obtenu 4,58%), Fabien Roussel de 2,5% (il a obtenu 2,31%), Anne Hidalgo de 2% (elle a obtenu 1,74%), Philippe Poutou de 1% (il a obtenu 0,77%) et Nathalie Arthaud de 0,5% (elle a obtenu 0,57%).
Si la semaine dernière, Anne Hidalgo et Yannick Jadot se dressaient contre l'existence d'un vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon - la maire de Paris dénonçant "l'impasse qu'il constituait et l'écologiste jugeant que "le vote utile c'est toujours le vote de conviction" - force est de constater que le candidat insoumis s'est incontestablement imposé en tête à gauche.
Dans les dernières heures de la campagne, plusieurs personnalités avaient annoncé que leur choix se porterait sur le tribun pour le premier tour. L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, un temps candidate à la présidentielle avant de jeter l'éponge faute de parrainages, avait annoncé dans un communiqué vendredi qu'elle voterait pour Jean-Luc Mélenchon afin de "barrer la route" à l'extrême droite, dont l'arrivée au pouvoir "devient plausible", écrivait-elle.
Jeudi, le parti Génération.s, mouvement fondé par Benoît Hamon, avait annoncé suspendre des adhérents qui avaient signé un appel à voter Jean-Luc Mélenchon. "Il nous faut prendre une position pour le pays, pour faire barrage à l'extrême droite, pour porter la gauche au second tour", avait ainsi étayé dans un tweet Roberto Romero.
Royal fustige "l'ego" d'Hidalgo, Roussel et Jadot
"Il y a la loyauté, c’est important. Il peut même y avoir des conflits de loyauté mais à 3 jours du scrutin quand je vois des candidats de gauche tout faire pour qu’un candidat de gauche ne soit pas au second tour, alors que l’extrême droite est aux portes, j’enrage!", avait écrit jeudi la députée communiste Elsa Faucillon sur Twitter.
Plus tôt dans la campagne, mi-février, c'est Ségolène Royal qui avait affirmé que "le vote utile à gauche, (c'était) Mélenchon", conseillant à Anne Hidalgo d'arrêter. L'ancienne candidate à la présidentielle, finaliste en 2007, a tancé ce lundi sur BFMTV "l'ego" d'Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Yannick Jadot, qui n'ont "pas eu le sens de leur devoir. (...) Aujourd'hui, ils se seraient retirés, on aurait Jean-Luc Mélenchon au second tour", a-t-elle critiqué, amère.
Après le "vote efficace", c'est un autre appel qu'a martelé Jean-Luc Mélenchon dimanche soir après la communication des premières estimations. "Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen", a-t-il exhorté à trois reprises sous les applaudissements de ses partisans réunis au Cirque d'Hiver.