Marine Le Pen suggère à Eric Zemmour de "faire le ménage" dans son mouvement

Marine Le Pen à Brest le 1er février 2022 - Fred TANNEAU
Ce samedi à Reims, où elle réunit ses troupes pour accélérer sa campagne, Marine Le Pen a suggéré à son rival Eric Zemmour, qui fait aussi un meeting à Lille le même jour, de "faire le ménage" dans son mouvement.
"Eric Zemmour devrait faire le ménage dans son mouvement", a affirmé devant des journalistes la candidate à l'Elysée du Rassemblement national, en citant le mouvement d'ultradroite les Zouaves, accusé d'avoir agressé des militants de SOS Racisme au meeting du polémiste à Villepinte le 5 décembre.
"Eric Zemmour est jeune en politique: c'est un conseil de responsable expérimentée", a ajouté Marine Le Pen qui avait, en arrivant à la tête du FN en 2011, évincé des représentants de mouvements pétainistes ou antisémites, avant d'exclure en 2015 son propre père Jean-Marie Le Pen pour ses propos polémiques sur la Shoah, au nom de la "dédiabolisation" du mouvement.
La candidate d'extrême droite était interrogée sur ses propos dans Le Figaro où elle accusait son adversaire de "communautarisme" et d'attirer dans sa campagne des "catholiques traditionalistes", des "païens et quelques nazis".
Un "message d'espérance" et de "mobilisation"
Mais ses déclarations sur les catholiques ont suscité quelques remous en interne. L'eurodéputé Nicolas Bay a estimé dans le même journal vendredi que "l'on commet une erreur en reproduisant les attaques du système et en utilisant les mots de la gauche morale". Il a aussi dit "comprendre" que la comparaison entre "communautarisme catholique" et islamiste "puisse choquer".
"Il y a des catholiques au RN, moi d'abord. Et il y a des catholiques traditionalistes, mais qui ne sont pas organisés en chapelles pour peser sur le projet", a précisé Marine Le Pen samedi, en rappelant que le RN était un mouvement "a-confessionnel".
"Je n'ai aucun problème avec la chrétienté, notre vision du monde et de l'homme est imprégnée de culture chrétienne, que nous croyions ou pas", a-t-elle fait valoir en souhaitant "l'unité" du pays qui a été "fracturé" par Emmanuel Macron.
Marine Le Pen, qui doit prononcer un discours en soirée devant quelque 3000 militants, entend lancer un "message d'espérance" et de "mobilisation" pour leur dire "n'attendez pas l'élection" mais "faites-la". Elle dressera aussi un bilan "sévère" du mandat d'Emmanuel Macron.