Marine Le Pen soupçonnée par le fisc d'avoir sous-évalué son patrimoine immobilier

Marine Le Pen, le 13 juillet 2015. - Loïc Venance - AFP
Marine Le Pen cernée par les affaires à seulement six semaines de l'élection présidentielle? Alors que les questions du financement illégal des campagnes du FN et d'emplois présumés fictifs d'assistants de députés frontistes au Parlement européen restent posées, le fisc français s'intéresse de très près au patrimoine immobilier de la candidate. Selon le journal Le Monde, deux redressements sont en cours. Ils concerneraient le célèbre manoir de Montretout, à Saint-Cloud, et une maison à Rueil-Malmaison. Les deux biens auraient été fortement sous-évalués par leurs propriétaires: Marine Le Pen et sa sœur Yann, avec leur père Jean-Marie, tous les trois réunis au sein d'une société civile immobilière (SCI).
Montretout vaudrait au moins deux fois plus
Le manoir de Montretout, berceau du clan de onze pièces avec dépendances et parc de 5.000 m², avait été estimé à 2,5 millions d'euros par les Le Pen... contre 5 millions, selon le fisc. Dans son livre Dans l'enfer de Montretout, le journaliste du Parisien Olivier Beaumont a fait expertiser la bâtisse située aux portes de Paris. On serait plus proche des 9 millions. Marine et Jean-Marie Le Pen ont été entendus le 31 janvier bureaux de la commission départementale de conciliation sur cette différence pointée par le fisc. Selon l'administration, les 350 parts (sur 4.400) cédées par le patriarche à Marine en 2012 ne vaudraient pas 142.800 euros, mais 362.000.
Le cas de la maison de Rueil-Malmaison pose également problème. Comme précédemment le bien est détenu, en indivision, par Marine, Yann et Jean-Marie Le Pen. Là encore, le bien aurait été largement sous-évalué et Marine Le Pen en posséderait la plus importante part.
Si officiellement, la candidate s'exprimant par la voix de son conseil François Wagner conteste toutes ces allégations, Le Monde indique "qu'une opération de conciliation est en cours entre l'administration, d'un côté, et Marine Le Pen et son père, de l'autre". Le tout pour trouver un accord autour d'un redressement négocié avec le fisc, "d'ici au 31 mars".