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Présidentielle

Lutte contre le terrorisme: Macron veut mettre les "grandes compagnies de l'Internet" à l'amende

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - Benjamin Cremel - AFP

Emmanuel Macron veut faire accepter aux "grandes compagnies de l'Internet", comme WhatsApp, la possibilité de "réquisitions légales des services cryptés".

Le candidat d'En Marche a détaillé, ce lundi, ses propositions en matière de terrorisme. Emmanuel Macron souhaite que les grandes compagnies comme Telegram ou WhatsApp collaborent avec les autorités pour ne pas fournir de "cachette aux terroristes".

"En lien étroit avec les Etats qui souhaiteront avancer sur ce sujet et avec la volonté d'avoir une action européenne concertée, la France prendra dès l'été une initiative majeure en direction des grandes compagnies de l'Internet (...) Il est essentiel que ces entreprises acceptent un système de réquisitions légales de leurs services cryptés comparable à celui qui existe aujourd'hui pour le secteur des opérateurs de télécoms" a lancé Emmanuel Macron avant d'appeler à "une discussion franche avec les grands groupes, Google, Facebook, Apple, Twitter et plusieurs autres".

Des amendes pour pousser les compagnies à coopérer

Or, "les grands groupes de l'internet ont refusé de communiquer leurs clés de chiffrement ou de donner accès au contenu au motif qu'ils ont garanti contractuellement aux clients que leurs communications étaient protégées", a-t-il souligné en qualifiant cette situation d'"inacceptable".

Interrogé sur les leviers dont l'initiative internationale pouvait disposer, Emmanuel Macron a notamment évoqué des "amendes".

Le candidat à la présidentielle a notamment fait référence à l'américain Apple, qui s'était retrouvé au centre d'un bras de fer avec la justice américaine en refusant d'aider la police à contourner les mesures de sécurité pour accéder au contenu crypté d'un iPhone appartenant à l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie (14 morts le 2 décembre 2015).

Ne pas fournir de "cachette aux terroristes".

Plus récemment, à la suite de l'attentat au Parlement de Londres en mars, la ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd avait exhorté les services de messagerie sécurisée comme WhatsApp à collaborer avec les autorités pour ne pas fournir de "cachette aux terroristes".

Concernant la "propagande" islamiste sur internet, source de "radicalisation", Emmanuel Macron a jugé "indispensable que ces grands groupes s'engagent à retirer ces contenus sans délai".

"Je souhaite que ces entreprises aient sur ce point une obligation absolue de résultats sans pouvoir opposer je ne sais quelle impossibilité technique ou principe de liberté ou de neutralité. Le danger est extrême, il doit disparaître et je suis prêt à la plus grande fermeté en la matière", a insisté Emmanuel Macron.

E. H. avec AFP