Fillon "ne devrait pas être dans le déni", déplore Hamon

Après la conférence de François Fillon, la réponse sceptique de Benoît Hamon sur la prise de conscience du candidat de la droite et du centre. - BFMTV
Après la très attendue conférence de presse de François Fillon lundi, Benoît Hamon a affiché son scepticisme. La défense du candidat Les Républicains sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants à l'Assemblée nationale et au Sénat n'a manifestement pas convaincu le champion du Parti socialiste. Ne préjugeant pas du sort judiciaire qui sera fait à ce "Penelope gate", le candidat Hamon répond sur le terrain de la morale. Et de la politique.
"Impunité"
Ainsi, le vainqueur de la primaire à gauche porte le premier coup sur le plan de l'éthique. Il souligne le décalage qui, selon lui, existe entre ce que vit une majorité de Français et les sommes en jeu dans les emplois procurés par le parlementaire à ses proches.
"Celui qui aspire à être président, on ne l'attend pas sur un numéro droit dans ses bottes, je me cabre et je montre que je suis dans mon droit là où personne ne pense que cette situation est normale. Ça montre finalement que François Fillon ne comprend pas qu'il y a une forme d'impunité qui, même si tout cela est bien légal, apparaît anormal pour les Français parce qu'ils ne le feraient pas eux-mêmes", déclare Benoît Hamon.
Du népotisme comme porte ouverte aux idées frontistes
Comment François Fillon peut-il demander aux Français des sacrifices qu'il n'applique pas à lui-même? Tel est en substance l'interrogation posée par Benoît Hamon, investi officiellement par le PS depuis ce dimanche:
"C'est quand même lui (François Fillon) qui demande qu'on ait 500.000 fonctionnaires de moins, que l'on travaille 39 heures payées 35. On ne peut pas demander des sacrifices et ne pas s'appliquer à soi cette austérité et sévérité."
Le candidat socialiste tire ensuite les conséquences sur le scrutin à venir, et de dégradation de l'image déjà bien écornée des femmes et hommes politiques, auprès des Français.
"Ça peut alimenter un vote encore plus sinistre que le sien, celui du FN. C'est une stratégie dangereuse pour la France. Il ne devrait pas être dans le déni", conclut-il.
Le mea culpa de François Fillon est donc sévèrement jugé par Benoît Hamon. Les "excuses" présentées aux Français ne suffisent manifestement pas à apaiser ses craintes que cette situation favorise au final une percée du Front national.