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Présidentielle

Crise ukrainienne: comment se positionnent les candidats à l'élection présidentielle?

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Si certains leaders politiques font montre d'une fermeté nette à l'encontre de la Russie de Vladimir Poutine, d'autres souhaitent maintenir le dialogue diplomatique.

Quand la crise ukrainienne s'invite dans le débat présidentiel. À un peu moins de sept semaines du premier tour du scrutin national, les différents candidats, qu'ils aient leurs 500 parrainages validés par le Conseil constitutionnel ou non, ont été contraints de réagir à l'unilatérale décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes de l'Est de l'Ukraine. Quelques heures plus tard, le président russe avait ordonné à son armée de pénétrer dans ces régions afin d'y mener des actions de maintien de paix.

Condamnations et sanctions pour certains

Parmi les candidats au poste élyséen, plusieurs ont condamné de manière ferme et rapide les agissements de l'homme fort du Kremlin. C'est le cas du candidat d'Europe Écologie Les Verts Yannick Jadot, qui sur Twitter a estimé que "l'entrée de l’armée russe sur le territoire de l’Ukraine est une grave violation du droit et une menace pour tous les Européens".

De fait, l'écologiste réclame "des sanctions [...] prises contre les responsables." Celles-ci peuvent concerner "leurs avoirs et immobilier en Europe", précise celui qui ce mardi organise un rassemblement devant l'ambassade de Russie à Paris.

De son côté, la candidate socialiste Anne Hidalgo a utilisé les mêmes termes que Jadot, évoquant également "une violation du droit international et de la souveraineté de l’Ukraine."

"La France et l’Europe doivent être solidaires, unies et fermes face à cette menace contre la paix en Europe", martèle l'actuelle maire de Paris.

Toujours à gauche sur l'échiquier politique, le candidat communiste Fabien Roussel a estimé que la reconnaissance par Vladimir Poutine des deux républiques séparatistes constituait "une décision extrêmement grave et dangereuse".

"Tout doit être fait pour désamorcer cette guerre qui menace aux portes de l’Europe", assure-t-il.

Dernière en date à réagir, Valérie Pécresse. Invitée ce mardi matin dans la matinale de France Inter, la candidate des Républicains a elle-aussi fait montre de fermeté et condamné "fermement et résolument ce qui est une violation du droit international." Cette dernière a également réclamé "des sanctions économiques fermes et ciblées de l'UE pour faire reculer l'offensive dès maintenant" et ainsi "provoquer un électrochoc".

Dialogue et équilibre pour d'autres

En revanche, plusieurs autres candidats se retrouvent dans une situation plus délicate à mesure que la situation internationale s'envenime d'heure en heure. Alors qu'il prônait la solution du non-alignement dans ce conflit, Jean-Luc Mélenchon a réagi à la décision de Vladimir Poutine dans un long communiqué publié sur son blog personnel.

Après avoir rappelé que "le contexte est hors de notre portée", l'homme fort de la France insoumise souligne que dans cette situation, "l'intérêt de notre pays" est la seule préoccupation que devrait avoir un candidat à l'élection présidentielle. C'est finalement au septième paragraphe de sa publication que celui-ci prend finalement position.

"N’empêche que c’est une escalade, et que la Russie en porte la responsabilité et qu’il faut le condamner dans notre intérêt bien compris", écrit-il.

Selon Jean-Luc Mélenchon, sa proposition "d'une conférence des frontières" est la seule permettant de "fixer des règles et de gérer avant la crise les autres situations de tensions frontalières qui mûrissent sur notre continent".

Dans un message publié au milieu de la nuit sur Twitter, le candidat du parti Reconquête!, Éric Zemmour, a quant à lui renvoyé dos-à-dos la Russie et l'OTAN, et donc, en filigrane, les États-Unis. Si pour lui "la responsabilité de cette situation incombe d'abord à la Russie", elle est également due aux négligences occidentales.

"Mais c'est aussi le résultat de la politique menée par les Occidentaux et l'OTAN, qui n'ont cessé d'ignorer les préoccupations sécuritaires légitimes de la Russie en refusant tout dialogue sérieux sur l'ordre de sécurité européen", écrit encore l'ancien polémiste, qui assure encore que la France doit redevenir "la puissance d'équilibre indépendante qu'elle doit être."

Finalement, Marine Le Pen a, dans un communiqué publié sur son site de campagne, qualifié de "regrettable" la décision de Vladimir Poutine "qui ne participe pas à la nécessaire désescalade des tensions." Selon la candidate du Rassemblement national, "tout doit être fait pour retrouver la voie du dialogue afin d’assurer la paix en Europe."

"Complaisance"

Des positions d'équilibristes qui ne satisfont pas l'ancien président de la République François Hollande. Invité sur les antennes de BFMTV et de RMC ce mardi, ce dernier a accusé Zemmour, Mélenchon et Le Pen de "complaisance" avec Vladimir Poutine."

"Il suffit d'écouter (Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou Éric Zemmour). Ils trouvent des circonstances atténuantes à chaque fois que Vladimir Poutine avance, commet des actes qui sont des violations du droit international. (...) Jean-Luc Mélenchon veut sortir la France de l'OTAN, Éric Zemmour tout autant. Je ne les compare pas mais ils sont sur les mêmes positions. Marine Le Pen également. La complaisance est du côté de Vladimir Poutine et la méfiance est presque du côté du camp occidental", a-t-il regretté.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV