En pleine crise ukrainienne, Hollande accuse Zemmour, Le Pen et Mélenchon de "complaisance" avec Poutine

Alors que la Russie a officiellement reconnu l'indépendance des Républiques de Donetsk et de Lougansk lundi soir, légitimant ainsi une éventuelle offensive militaire des Occidentaux, les réactions des candidats à la présidentielle différent. Si certains comme Yannick Jadot ou Anne Hidalgo condamnent la position russe, d'autres tiennent des propos plus nuancés, au grand dam de François Hollande qui avait négocié les accords de Minsk avec Poutine en 2014.
Trouver "des circonstances atténuantes" à Poutine
"Il suffit d'écouter (Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou Éric Zemmour). Ils trouvent des circonstances atténuantes à chaque fois que Vladimir Poutine avance, commet des actes qui sont des violations du droit international. (...) Jean-Luc Mélenchon veut sortir la France de l'OTAN, Éric Zemmour tout autant. Je ne les compare pas mais ils sont sur les mêmes positions. Marine Le Pen également. La complaisance est du côté de Vladimir Poutine et la méfiance est presque du côté du camp occidental", a regretté l'ancien président ce mardi matin sur BFMTV-RMC.
"La responsabilité de cette situation incombe d'abord à la Russie mais est aussi le résultat de la politique menée par les Occidentaux et l'OTAN", a jugé Eric Zemmour dans un communiqué de presse ce lundi soir.
"N'empêche que c'est une escalade et que la Russie en porte la responsabilité et qu'il faut la condamner dans notre intérêt bien compris", a avancé de son côté l'insoumis sur son blog.
Marine Le Pen a de son côté tweeté de façon minimaliste. "Tout doit être fait pour retrouver la voix du dialogue afin d'assurer la paix en Europe", a estimé la représentante du RN.
Le futur président "aura à gérer des questions difficiles" à l'international
Ces explications n'ont pas convaincu l'ancien chef d'État pour qui les questions internationales devraient avoir une place proéminente dans l'élection.
"La présidentielle, c’est par rapport à des enjeux que nous connaissons tous (...), c’est aussi une vision de la France, quelle est sa place dans l’Europe et le monde mais le président qui sera élu aura à gérer des questions extrêmement difficiles sur le plan international. Les questions de politique intérieure sont aussi des questions de politique extérieures", a encore estimé François Hollande.
Les Nations unies et une majorité des membres du Conseil de sécurité ont condamné lundi, lors d’une réunion d’urgence, la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des républiques sécessionnistes dans l’est de l’Ukraine et l’ordre du président Vladimir Poutine d’y déployer des troupes.