Lille, l'ultra-favorite Martine Aubry et une droite sans illusions

Maire de Lille depuis 2000, Martine Aubry est donnée largement favorite dans les sondages. - -
A Lille, Martine Aubry se présente pour un troisième et dernier mandat. L’ancienne ministre du Travail est-elle indétrônable? Ou compte-t-elle laisser son trône au profit d’un portefeuille ministériel? BFMTV poursuit sa série "Un jour à" et se concentre sur cette ville, traditionnellement ancrée à gauche.
> La sécurité, priorité n°1 des Lillois
Selon le dernier sondage CSA pour BFMTV sur Lille, 37% des Lillois évoquent en numéro 1 de leur priorité la sécurité. Martine Aubry s’est vantée à la présentation de son programme d’avoir fait venir 197 policiers nationaux supplémentaires, annoncés en septembre 2013.
La maire n’hésite d’ailleurs pas à faire jouer son statut national pour convaincre: "197 policiers supplémentaires, ce n’est pas encore suffisant et je l’ai dit à Manuel Valls", a-t-elle expliqué lors de la présentation de son programme, le 1er février. "Quand il est venu le 21 janvier à Lille, il a confirmé que de nouvelles affectations auraient eu lieu pour Lille car notre sous-dotation demeure". Son adversaire de l’UMP, Jean-René Lecerf, souhaite lui doubler le nombre de policiers municipaux.
> Le chômage, des résultats contestés
Si Martine Aubry a su rendre la ville attractive, ses adversaires lui reprochent une montée du chômage: l’UMP Jean-René Lecerf parle même d’un taux de 20%, un chiffre contesté par Martine Aubry qui avance un taux de 14%. Et si elle reconnaît une augmentation du nombre de chômeurs entre 2008 et 2013, elle assure que cette progression est moins forte (41%) qu’au niveau national (68%).
> La maire de Lille, indétrônable?
Maire de Lille depuis 2000, Martine Aubry est donnée largement favorite dans les sondages pour un troisième et dernier mandat : notre sondage CSA pour BFMTV la créditait de 60% des intentions de vote au second tour. Son bilan est jugé plutôt positivement par une majorité de Lillois: elle obtient une moyenne de 5,9/10. Mais elle reste contestée, notamment sur la question des Roms et de l’emploi.
> Jean-René Lecerf, UMP sans illusions
Investi par l’UMP à Lille, Jean-René Lecerf a réussi à rallier à sa cause l’UDI et le MoDem. Mais la tâche sera difficile. Ancien maire de Marcq-en-Barœul et sénateur du Nord, il n’est pas le premier à essayer de conquérir la capitale des Flandres, et sait que sa tâche sera difficile. Mais ce gaulliste de 62 ans parie sur le long terme, et prétend y aller "pas pour battre Martine Aubry, mais pour construire l’opposition".
> Eric Dillies, soutenu par Jean-Marie Le Pen
Secrétaire fédéral du FN, Eric Dillies annonce la couleur avec un slogan de campagne pour le moins guerrier: "Lille sort les griffes". Appartenant à une frange plutôt dure du FN, le candidat a d’ailleurs déjà reçu le soutien de Jean-Marie Le Pen, qu’il admire. Sa liste est créditée de 13% des intentions de vote au premier tour.
Lors de la précédente élection municipale, c’est Martine Aubry qui a été élue, avec 66,56% des voix. L’ancienne première secrétaire du PS l’avait emporté face à l’UMP Sébastien Huyghe, qui n’avait rassemblé que 33,44% des voix.
Des résultats assez proches de ceux de l’élection présidentielle de 2012, dans cette ville qui vote traditionnellement à gauche: François Hollande était arrivé en tête avec 62,39% des voix au second tour, contre 37,61% pour Nicolas Sarkozy.
>> Retrouvez ici les résultats des élections municipales à Lille