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Législatives

Mélenchon et Borne dans le Calvados: duel à distance entre la Première ministre et son aspirant remplaçant

Jean-Luc Mélenchon et Élisabeth Borne

Jean-Luc Mélenchon et Élisabeth Borne - BFMTV

Dans le cadre des législatives, le Calvados accueille deux invités politiques de marque ce mercredi: Élisabeth Borne et Jean-Luc Mélenchon. Tandis que la Première ministre défendra ses propres chances à Vire, celui qui rêve de la remplacer à Matignon sera à Caen afin de soutenir les deux candidats locaux de la Nupes, dont l'adversaire de la cheffe du gouvernement.

L'un à Caen, l'autre à Vire. Le leader de la Nupes Jean-Luc Mélenchon et la Première Ministre Elisabeth Borne se livrent mercredi un duel à distance pour le Calvados à quatre jours du premier tour des législatives. Le chef de file des insoumis, qui a appelé les Français à "l'élire" chef du gouvernement en donnant une majorité à la Nouvelle union populaire, écologiste et sociale (Nupes), se rend à Caen pour y tenir son dernier grand meeting avant le premier tour de dimanche. L'événement doit commencer sur les coups de 18h.

L'insoumis fait le déplacement avec Olivier Faure

Il sera accompagné par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, dont le parti présente dans la circonscription de Caen-Est (la 2e du département) Arthur Delaporte, investi par la Nupes (LFI, EELV, PS, PCF et Générations), qui tentera de conserver ce siège socialiste à l'Assemblée nationale.

Mais ce meeting donnera surtout l'occasion à Jean-Luc Mélenchon d'apporter son soutien au jeune candidat LFI Noé Gauchard, 22 ans, qui se présente dans la 6e circonscription du Calvados face à la Première ministre Élisabeth Borne, dont il souhaite prendre la place à Matignon.

Borne monte au créneau

La cheffe du gouvernement se rend, elle, à une réunion publique à Vire, en fin d'après-midi, après avoir tenu des propos musclés à l'égard du chef de file des insoumis qui avait estimé que "la police tue", en référence à la mort de la passagère d'une voiture victime de tirs policiers lors d'un contrôle samedi à Paris.

"Je trouve très choquant la façon qu'(il) a de s'en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers", s'est insurgée Élisabeth Borne mardi au micro de France Bleu. Une saillie qui lui a valu une réponse immédiate de l'intéressé sur Twitter, qui l'a qualifiée en retour de: "Première ministre sans cœur, sans compassion humaine, sans principe républicain sur la force publique."

Élisabeth Borne a également été critiquée pour avoir suggéré à une auditrice handicapée de reprendre "une activité professionnelle" dans le courant d'un échange sur l'allocation adulte handicapée pendant la même émission. Changeant d'épithète, l'insoumis a, là encore, brocardé la "technocrate" Élisabeth Borne: "Technocrate brutale, Élisabeth Borne humilie par erreur ou par goût? 1 million d'allocataires chômage savent qu'elle leur a fait les poches. Ici, elle humilie une femme en fauteuil."

Haro sur Jean-Luc Mélenchon au gouvernement

Pour le moment toutefois, Élisabeth Borne semble bien placée pour l'emporter face au candidat soutenu par Jean-Luc Mélenchon dans la circonscription qu'elle vise. Mardi, un sondage Ifop-Fiducial pour LCI l'a créditée de 39% d'intentions de vote en sa faveur en vue du premier tour des législatives dimanche, contre 26% à Noé Gauchard, et 58% dans un éventuel second tour.

Il n'empêche, après les premiers résultats des circonscriptions des Français de l'étranger, dont les résultats du premier tour sont déjà tombés, la majorité a choisi d'accélérer la campagne dans la dernière ligne droite avant le premier tour. D'autant que la Nupes a prouvé sa bonne forme lors de la première phase du scrutin et les sondages prédisent que la majorité absolue n'est pas acquise.

Signe de l'intensification du débat politique, les membres du gouvernement ont multiplié les coups à l'égard du leader de l'union de la gauche. Outre Élisabeth Borne, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a jugé qu'"insulter les policiers déshonore ceux qui veulent gouverner". Sur un autre registre, plus économique cette fois, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a pour sa part qualifié l'insoumis de "Chavez gaulois" lors d'un entretien accordé au Figaro le 31 mai.

"Il n’y a pas de haro sur qui que ce soit. Il y a simplement des élections législatives qui vont définir le destin de la France, donc il faut mieux savoir où on va", a-t-il prolongé ce mercredi matin sur le plateau de BFMTV.

Nul doute, donc, que ce séjour normand enrichira cette séquence opposant Jean-Luc Mélenchon au gouvernement de quelques nouvelles passes d'armes.

Robin Verner avec AFP