Refus d'obtempérer à Paris: Borne juge "très choquants" et outranciers" les propos de Mélenchon sur la police

La Première ministre Elisabeth Borne, le 2 juin 2022 à Brunoy, dans l'Essonne - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
L'affaire n'en finit plus de faire réagir. Trois jours après que des policiers ont mortellement ouvert le feu sur un véhicule en raison d'un refus d'obtempérer dans le XVIIIe arrondissement de Paris, Élisabeth Borne a jugé "très choquants" et "outranciers" les propos de Jean-Luc Mélenchon qui assure que "la police tue."
Invitée sur l'antenne de France Bleu, la Première ministre assure trouver "très choquante la façon qu’a Jean-Luc Mélenchon de s’en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers" et rappelle que "les policiers exercent une mission difficile au service des Français."
Sur les faits, Elisabeth Borne a estimé que ce qui s'est passé est "un événement tragique." "Une enquête judiciaire est en cours, il y a également une enquête de l’IGPN, mais voyez, on ne peut pas avoir comme monsieur Mélenchon une présomption de culpabilité vis-à-vis de la police", tacle-t-elle encore.
"De plus en plus de refus d'obtempérer"
Interrogée sur la doctrine utilisée par les policiers, la Première ministre a rappelé que "les policiers, s'ils sont en légitimé défense, peuvent ouvrir le feu." "Il y a de plus en plus de refus d’obtempérer qui peuvent mettre en danger les policiers", ajoute-t-elle.
Après avoir rappelé que ce n'était pas "son rôle" de se prononcer sur ce dossier précis, Elisabeth Borne a assuré que "chaque cas doit être regardé attentivement. La justice est saisie et dira ce qui s'est passé."
Mélenchon réagit
Et la passe d'armes continue. Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas fait attendre pour réagir aux propos de la Première ministre. "4 morts en 4 mois. La mort d'une jeune femme de 21 ans abattue d'une balle dans la tête: pas grave pour [Elisabeth] Borne" a-t-il écrit dans un tweet publié dans l'après-midi ce mardi. Une défense également adoptée par d'autres membres de la France insoumise, à l'instar de Manuel Bompard qui s'étonne, dans un tweet, que ce drame "n'émeuve pas" Elisabeth Borne.
Jean-Luc Mélenchon rêve de remplacer Elisabeth Borne à Matignon après les élections législatives. Il profite ainsi de l'actuelle polémique pour lancer une pique à sa concurrente. "Pour elle, moi seul suis un problème. Borne, Première ministre technocrate sans coeur, sans compassion humaine, sans principe républicain sur la force publique", poursuit-il dans le même tweet.