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Nathalie Loiseau refuse de faire le "show" pour les européennes: "Je ne suis pas Bilal Hassani"

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Invitée sur BFMTV-RMC ce mardi, la tête de la liste Renaissance a répondu aux critiques visant son style, parfois jugé trop raide ou technocratique, y compris dans les rangs de La République en marche.

La comparaison peut prêter à sourire. Sur notre antenne ce mardi, Nathalie Loiseau a défendu sa candidature à la tête de la liste Renaissance pour les élections européennes. Depuis plusieurs semaines, les intentions de vote en faveur de La République en marche sont stables, voire dépassées par celles en faveur du Rassemblement national. Beaucoup, y compris dans les rangs du parti d'Emmanuel Macron, attribuent cette stagnation au peu d'entrain suscité par la campagne de l'ex-ministre des Affaires européennes. 

Face aux doutes, l'intéressée affirme ne jamais "regarder en arrière" et n'exprime aucun regret, y compris s'agissant de sa déclaration de candidature peu spontanée. Et la candidate d'introduire un bémol:

"Un regret: c'est qu'on accorde autant d'importance à la forme, et qu'on s'intéresse aussi peu au fond. On a l'impression, à lire certains commentaires de presse, que nous sommes en train de préparer l'Eurovision. (...) Je vais vous faire un aveu: je ne suis pas Bilal Hassani."

Pas faite "pour des grands shows"

Ainsi l'ancienne proche d'Alain Juppé le reconnaît, elle n'est pas faite "pour des grands shows à paillettes, c'est sûr".

"Est-ce que c'est ça, l'élection européenne? Est-ce que c'est ça, défendre l'intérêt des Français? Est-ce qu'il ne faut pas de la ténacité - je crois que j'ai montré que j'en avais -, du courage, l'envie de défendre les Français et l'envie d'aller au Parlement européen, ne rien lâcher, se battre pour que la France retrouve sa voix et son poids en Europe?" 

Et Nathalie Loiseau de conclure: "C'est ça mon projet. Pas de faire des claquettes." 

"Pas envie de se salir les mains"

Ce refus de théâtraliser la campagne de LaREM, si il ne met pas (à en croire les dernières enquêtes d'opinion) en grave danger la liste macroniste, agace de nombreux élus. Il y a une dizaine de jours, un pilier du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale évoquait, auprès de BFMTV.com, le sentiment général sur la méthode Loiseau, souvent jugée raide, trop technocratique:

"Elle a montré une chose: que les juppéistes sont définitivement très mauvais en campagne. Ils n'ont pas envie de se salir les mains. Mais il y a un moment où il faut faire de la politique. Et la politique, c'est aussi les petites phrases, c'est les mains dans le cambouis."

Récemment, malgré ce refus avéré du "show", Nathalie Loiseau a visiblement entendu la consigne, la candidate ayant brocardé de manière plus véhémente certains de ses adversaires. En particulier les têtes de liste du Rassemblement national et des Républicains, Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy. Dans la dernière ligne droite, par choix ou par contrainte, l'ex-locataire du Quai d'Orsay n'aura pas fait l'économie de quelques "petites phrases" à leur égard. 

Jules Pecnard