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Edouard Martin "déçu" par la position de François Hollande sur Florange

L'ancien délégué CFDT d'ArcelorMittal, aujourd'hui eurodéputé socialiste, comprend "l'amertume" qui entoure la visite du chef de l'Etat.

L'ancien délégué CFDT d'ArcelorMittal, aujourd'hui eurodéputé socialiste, comprend "l'amertume" qui entoure la visite du chef de l'Etat. - BFMTV

L'ancien délégué CFDT d'ArcelorMittal aujourd'hui eurodéputé socialiste, comprend "l'amertume" qui entoure la visite du chef de l'Etat: "La fermeture des hauts fourneaux restera une plaie ouverte dans cette vallée pendant de longues années". Il se réjouit néanmoins des investissements annoncés.

Edouard Martin comprend "l'amertume" qui entoure la visite de François Hollande en Lorraine ce lundi. Sa première visite à Florange au cours de la campagne présidentielle en 2012 avait suscité beaucoup d'espoirs parmi les ouvriers sidérurgistes. Un an plus tard, nombre d'entre eux avaient considéré la fermeture des hauts fourneaux comme une "trahison" du chef de l'Etat.

"Je suis déçu par la position de Nicolas Sarkozy sur Gandrange, je suis déçu par la position de François Hollande sur les hauts-fourneaux de Florange, ça c'est clair et il le sait, je lui ai dit", affirme l'ancien délégué CFDT d'ArcelorMittal, aujourd'hui eurodéputé socialiste.

"La fermeture des hauts-fourneaux restera une plaie ouverte dans cette vallée pendant de longues années", assure cette figure locale sur BFMTV.

Il se "réjouit" des investissements annoncés

Si Edouard Martin regrette que la Lorraine ne produise plus d'acier, il se "réjouit" des 180 millions d'euros d'investissements promis par le groupe pour moderniser son site. Ils sont "sur les rails", selon la direction, et pourraient même être portés jusqu'à 238 millions d'euros, selon l'Elysée.

Sur les 629 salariés des hauts-fourneaux, environ 320 ont retrouvé un poste en interne sur les autres installations d'ArcelorMittal à Florange, 40 sont partis travailler sur d'autres sites du groupe, tandis que les autres sont partis en préretraite.

ArcelorMittal a opportunément annoncé cette semaine 30 embauches en CDI à Florange, les premiers sur le site depuis 2008, qui emploie encore environ 2.200 salariés.

Une figure de la lutte des salariés des hauts-fourneaux

"Si on n'avait pas fait ce qu'on a fait, je pense qu'il n'y aurait plus rien dans cette vallée", estime l'ancien syndicaliste qui avait été remarqué dans ce combat par sa virulence. Amer et des sanglots dans la voix, en décembre 2012, il usait de mots très durs à l'égard du gouvernement. "Ceux qui sont censés nous aider sont en train de nous assassiner", lâchait-il après la résignation du gouvernement à laisser les hauts-fourneaux d'ArcelorMittal fermer, abandonnant l'idée d'Arnaud Montebourg de nationaliser temporairement le site.

"L’encre de Matignon n’est pas sèche que déjà Mittal nous met un deuxième coup de poignard dans le dos. Mais le premier, c’est Jean-Marc Ayrault qui nous l’a donné. La résistance continue", assurait-il.

Jean-Marc Todeschini acteur de son ralliement au PS

François Hollande est notamment accompagné dans son déplacement de Jean-Marc Todeschini, promu secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants après la démission vendredi de Kader Arif, cité dans une enquête pour favoritisme.

Homme fort du PS mosellan et proche du président, Jean-Marc Todeschini avait été un acteur clé du dossier Florange. C'est à lui que le PS doit le ralliement du virulent leader local de la CFDT Edouard Martin, promu tête de liste aux élections européennes sur la liste socialiste du Grand Est.

Karine Lambin