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Ecoutes de Sarkozy: "un véritable scandale d'Etat"

Harlem Désir estime que cette affaire pourrait être "un véritable scandale d'Etat".

Harlem Désir estime que cette affaire pourrait être "un véritable scandale d'Etat". - -

La majorité et l'opposition ont rapidement réagi aux nouvelles accusations auxquelles fait face Nicolas Sarkozy.

Alors que Le Monde a dévoilé vendredi matin que Nicolas Sarkozy, placé sur écoute, était soupçonné par la justice de trafic d'influence, les réactions politiques ne se sont pas faites attendre.

Un des plus fervents soutiens de l'ancien chef d'Etat, Nadine Morano, a ainsi réagi sur Twitter, dénonçant une "nouvelle tentative d'affaire", elle s'en est prise directement à la majorité et au président de la République, interrogeant tour à tour "le rôle du cabinet noir de l'Elysée" et "l'angoisse de [François] Hollande de jouer le match retour face à Sarkozy".

15 jours des municipales, Copé Sarkozy mais Hollande au plus bas dans les sondages, un pacte responsabilité embourbé, chômage..qui est dupe
— Nadine Morano (@nadine__morano) 7 Mars 2014

La droite accuse François Hollande

Demandant à deux reprises "Qui est dupe?", l'ancienne députée semble particulièrement remontée. Elle sous-entend notamment que cette nouvelle affaire n'a pour but que de détourner l'attention de sujets plus importants comme les mauvais sondages de François Hollande, "un pacte responsabilité embourbé" ou encore le chômage.

Interrogé par BFMTV, le député UMP du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, semble, lui aussi, penser que le pouvoir exécutif est à l'origine de ce scandale. Il s'étonne que "cette affaire arrive comme par hasard à quinze jours des élections municipales où le pouvoir socialiste est en difficulté." Il regrette que cette information risque de contribuer à faire "monter les extrêmes" lors des prochaines échéances électorales.

"Le fonctionnement normal de l'Etat" mis en cause?

La majorité, elle, semble interloquée. Bruno Le Roux, chef de file socialiste à l'Assemblée nationale, a dénoncé les pratiques présentes et passées de Nicolas Sarkozy ainsi que l'"impunité" dont celui-ci pense bénéficier: "Ce qui est révélé par cette enquête vise à penser que Nicolas Sarkozy continue ce qu'il avait fait et que nous savons qu'il avait organisé quand il était président de la République. Il continue à exercer des pressions sur l'autorité judiciaire."

Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, a également réagi: "Si les faits qui sont évoqués aujourd'hui par le journal Le Monde étaient avérés, il s'agirait d'un véritable scandale d'Etat qui serait révélateur d'un comportement clanique autour de Nicolas Sarkozy." Cette affaire met en cause, selon lui, "le fonctionnement normal de l'Etat et en particulier la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice".

Enfin, Eva Joly, ancienne magistrate et députée européenne Europe Ecologie Les Verts, a dénoncé "un ensemble de mécanismes qui auraient permis à l'ancien Président d'échapper à ses responsabilités pénales". "Il est à espérer que la mise sur écoutes et les différentes perquisitions permettent de faire reculer l'impunité", a continué l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. Selon elle, "notre République a souffert d'un système basé sur le mélange des genres et les renvois d'ascenseur".

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M. K. avec AFP