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Politique

Dray veut mettre fin au "pacte de non-agression" avec Mélenchon

Julien Dray.

Julien Dray. - JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Julien Dray appelle Benoît Hamon à "interpeller" le leader de La France insoumise et ses électeurs, afin que la gauche soit en position de se qualifier au second tour.

Un changement de stratégie se profile-t-il? Invité de RTL ce lundi matin, Julien Dray, figure du Parti socialiste proche de François Hollande, a exprimé son désaccord sur l'attitude de Benoît Hamon envers Jean-Luc Mélenchon. Pour l'heure, les deux candidats de gauche font campagne parallèlement; comme l'illustrent la marche de Jean-Luc Mélenchon samedi et le meeting de Benoît Hamon dimanche.

Une situation qui ne convient pas à Julien Dray: "Il y avait du monde, de la dynamique mais en même temps on se dit: 'Et alors ?' (...) On pouvait escompter qu’une campagne politique allait se mener pour ce rassemblement et pour cette unité. Force est de constater que nous n’y sommes pas." "Je ne suis pas d’accord avec le pacte de non-agression à l’égard de Jean-Luc Mélenchon", continue Julien Dray, "On le ménage. Moi je considère qu'aujourd’hui il faut interpeller toute la gauche (...) Pas en tapant, en mettant Jean-Luc Mélenchon devant ses responsabilités. Qu’est-ce qu’il veut?"

S'il reconnaît implicitement que Benoît Hamon n'a pas su rassembler la gauche, Julien Dray déplore cependant que Jean-Luc "Mélenchon se soit enfermé dans son sectarisme".

"Majesté Mélenchon"

Pourfendant une attitude timide des socialistes face à "une majesté Mélenchon" et à sa forme de "théâtralité", l'ancien député de l'Essonne a convoqué l'exemple victorieux de François Mitterrand pour soutenir ce changement de cap: "Quand François Mitterrand est confronté à une division organisée par la direction communiste en 1978, il ne reprend pas les positions du PC, il affronte le PC, et c’est pour cela qu’en 1980 les électeurs communistes choisissent François Mitterrand. Nous sommes dans la même situation aujourd'hui."

Et tant pis si Jean-Luc Mélenchon refuse l'idée d'une union de la gauche, malgré ses différences idéologiques avec Benoît Hamon. "Il faut interpeller ses électeurs", insiste Julien Dray, "en leur demandant s’ils veulent que la gauche soit qualifiée au second tour. Georges Marchais non plus n’a pas renoncé, mais les électeurs, ce n’est pas la même chose". Pour l'heure, les deux candidats sont chacun crédités de 12% d'intentions de vote au premier tour dans les sondages.

L.N.