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Présidentielle

Débat présidentiel à 5: comment chaque candidat veut en tirer parti 

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Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Benoît Hamon, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon s’affrontent ce lundi à 21h sur TF1. Les cinq principaux candidats à la présidentielle vont débattre pendant près de trois heures autour de trois grands thèmes, la société, l’économie et l’international. Se maintenir ou rattraper son retard, chacun aura son objectif.

Pour la première fois dans l’histoire de l'élection présidentielle, cinq "grands" candidats se mesurent ce lundi à 21h sur TF1. L’occasion pour eux de se démarquer dans cet exercice crucial, à 34 jours du scrutin.

Emmanuel Macron (En marche!) veut consolider son statut de favori

Avec Marine Le Pen, il est largement en tête des intentions de vote au premier tour. Dans un sondage Kantar Sofres publié dimanche, Emmanuel Macron se trouve au coude à coude avec la candidate frontiste (26%). Quelle stratégie adopter pour conserver voire renforcer cette position? Emmanuel Macron est certainement le candidat qui a le plus à perdre au rendez-vous de ce lundi soir, "car il sera la cible de tous", prédit Mathilde Siraud, journaliste au Figaro.

"Mais également parce que c’est un exercice qu’il ne connaît pas", pour Laurent Neumann, éditorialiste à BFMTV. "Le risque pour lui est d’adopter la position d’Alain Juppé lors de la primaire, c’est-à-dire être trop fade, trop tiède", selon Christophe Barbier. Il devra donc apparaître "déterminé et clarifier certains points de son discours pour afficher une ligne claire", pour Mathilde Siraud.

Marine Le Pen (FN) veut incarner une candidature raisonnable

En tête au premier tour dans la plupart des sondages, la candidate FN se montre pour l’instant incapable de l’emporter au second tour. Son objectif sera surtout de prouver que "son programme est crédible, qu’elle peut assumer la fonction et incarner une candidature raisonnable", estime Soazig Quéméner, rédactrice en chef politique à Marianne. Selon Jérôme Sainte-Marie, politologue et directeur de l’institut Pollingvox, "elle s’adressera surtout aux indécis souvent issus des catégories populaires et qui se décident tard". Elle ciblera "son principal adversaire, Emmanuel Macron sur les questions européennes et en démontrant qu’entre lui et Hollande, il n’y a aucune différence", juge Laurent Neumann, l'un de nos éditorialistes.

François Fillon (LR) veut faire oublier les affaires

Mis en examen notamment pour détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de bien sociaux dans l’affaire des emplois présumés fictifs, l’objectif du candidat LR à la présidentielle sera de faire "oublier tout cela en parlant de son programme", analyse Laurent Neumann. "Chose qui sera loin d’être aisée", nuance Christophe Barbier. "On n’a pas envie de savoir ce que pense Fillon sur l’état du monde mais plutôt de lui demander des explications sur ce qu’il bien pu faire dans toutes ces affaires", estime notre éditorialiste.

Benoît Hamon (PS) veut faire oublier le vote utile en faveur de Macron

En quatrième position dans la plupart des sondages et même à égalité avec Jean-Luc Mélenchon dans le sondage Kantar Sofres publié dimanche (12%) mais réalisé avant les meetings du week-end dernier, Benoît Hamon devra "finir de lancer sa campagne et faire oublier le vote utile en faveur de Macron", selon Laurent Neumann. Il essaiera d’imposer "un débat projet contre projet pour montrer qu’il est le candidat de la justice sociale et de l’écologie face à l’ambiguïté mortifère d’un Macron", affirme Laura Slimani, sa porte-parole.

Mélenchon (La France insoumise) veut prouver que la vraie gauche, c’est lui

Cinquième dans la majorité des sondages, le candidat de La France insoumise entend lancer sa campagne une bonne fois pour toutes, après son discours place de la République samedi à Paris, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. L’objectif principal de Jean-Luc Mélenchon sera de démontrer que la vraie gauche, ce n’est ni Emmanuel Macron ni Benoît Hamon, mais bien lui. Il entend ainsi s’adresser aux indécis, "aux prolétaires et leur démontrer que la bonne colère, c’est le vote Mélenchon", pour Christophe Barbier.

Boris Courret