Dîners fastueux, travaux au ministère: la riposte de Rugy face aux accusations

S'il semble devoir être le seul à se défendre dans la majorité, à l'exception d'une intervention de la porte-parole du gouvernement assurant qu'il conservait la confiance du président de la République et du Premier ministre, François de Rugy ne ménage pas ses efforts.
Premières réactions
Mercredi matin, Mediapart accusait le ministre d'avoir multiplié, aux côtés de son épouse, les dîners somptuaires à l'Hôtel de Lassay, lorsqu'il présidait l'Assemblée nationale, entouré d'amis davantage que de responsables politiques ou économiques. Dans la foulée, celui qui est désormais ministre de la Transition écologique dénonçait un "article pamphlétaire" sur les ondes de France Inter et niait avoir peuplé sa table de proches:
"Non, ce ne sont pas des amis. Nous en connaissions certains, nous ne connaissions pas les autres. (...) Mais c’est le propre d’avoir des relations de travail, ça faisait partie de mon travail de président de l’Assemblée nationale de rencontrer des gens, de représenter l’Assemblée".
Puis, les réponses écrites formulées la veille aux questions de Mediapart commençait à circuler dans les rédactions. Dans un troisième temps, il se prêtait à une conférence de presse à l'Elysée après le Conseil des ministres, et y faisait preuve d'un ton légèrement radouci, disant comprendre que les faits dévoilés puissent "interpeller" les Français.
Rugy justifie les travaux de son appartement de fonction
Mais les murs de son ministère justement sont bien vite revenus dans le débat. Ou plutôt ceux de son appartement de fonction de l'Hôtel de Roquelaure. Dans la soirée, en effet, et via un post Facebook, François de Rugy abordait le sujet des travaux de rénovation réalisés fin 2018 au sein de celui-ci, évoqués d'abord avec Mediapart.
Affirmant que "la transparence (était) un progrès", le membre du gouvernement a joint à son statut un certain nombre de documents (à commencer par les réponses aux journalistes mais aussi des scans de mails et de devis relatifs aux travaux). Dans son texte, il explique d'abord: "En novembre dernier, les services en charge de la gestion des bâtiments du ministère ont fait le constat partagé de la nécessité d’effectuer des travaux de rénovation dans l’appartement de fonction du ministère, qualifié, je cite, de 'vétuste'."
"Différents types de travaux ont ainsi été réalisés fin 2018 : des travaux de gros entretien (peintures et sols) et des travaux d’aménagement (des placards, une paroi de baignoire, un flexible de douche, une barre de douche, des joints de salle de bain, une porte de douche)", détaille ensuite François de Rugy.
Avant de dévoiler les montants du chantier, il appuie:
"Afin d’en limiter les coûts, j’ai donné pour instruction de solliciter systématiquement plusieurs devis, auprès de plusieurs prestataires. Comme le prévoit la procédure, le choix des entreprises pour la réalisation de ces travaux a été fait par les services du ministère, qui ont privilégié les prestataires avec lesquels des marchés publics ont été passés et qui présentaient toutes les garanties et références nécessaires en matière de rénovation de bâtiments anciens."
Les sommes communiquées par François de Rugy sont les suivantes: 35.390, 76 euros de peinture, 2913, 73 euros pour refaire la moquette, 1440 euros pour remettre le parquet en état, 17.000 euros de travaux de menuiserie et enfin 6000 euros pour rénover les deux pièces d'eau, soit une "douloureuse" d'environ 63.000 euros.
Il débarque sa directrice de cabinet
Enfin, le ministre de la Transition écologique a dû intervenir sur un troisième front. Mercredi soir, Mediapart remettait ça en publiant un article montrant que sa directrice de cabinet Nicole Klein occupe depuis 2001 un logement social à Paris, le gardant même entre 2006 et 2018 alors que ses fonctions de préfète l'appelait à l'extérieur de la capitale.
François de Rugy a cette fois fait diligence et dans la soirée Nicole Klein, qui dirigeait son cabinet depuis octobre 2018, a annoncé à Ouest-France qu'il avait décidé de la débarquer. "C’est François de Rugy qui souhaite expressément que je parte", a-t-elle insisté.
Après avoir pris connaissance de l’occupation depuis 2001 par Mme Nicole Klein, d’un logement HLM à Paris, en parallèle de ses fonctions de préfète, dans plusieurs postes en province, François de Rugy a mis fin à ses fonction de directrice de cabinet.
L'entourage du ministre a confirmé la chose en début de matinée: "Il salue son travail à ses côtés depuis novembre 2018, ainsi que l’engagement et la droiture au service de l’Etat dont elle a fait preuve au cours sa longue carrière de haut-fonctionnaire, notamment en tant que préfète".