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Politique

Des gilets jaunes accueillis dans les locaux de La Provence à l'initiative de Bernard Tapie

Bernard Tapie invité sur le plateau du 20H de France 2, le 1er juillet 2013

Bernard Tapie invité sur le plateau du 20H de France 2, le 1er juillet 2013 - FRED DUFOUR / POOL / AFP

Une centaine de gilets jaunes ont organisé une réunion dans les locaux du quotidien régional, alors que se déroule ce samedi une 8e journée de mobilisation nationale.

Promesse tenue. Invités par Benard Tapie à se réunir dans les bureaux de La Provence mi-décembre, une centaine de gilets jaunes ont été accueillis ce samedi dans les locaux du quotidien régional. Cafés, sandwichs, tables, chaises et quatre agents de sécurité ont été mis à leur disposition. Un coup de pouce significatif de l'homme d'affaires qui explique, dans les colonnes du Figaro, vouloir les aider à "traduire ce qu'ils incarnent dans des exigences politiques".

Sans vouloir se mêler "ni de près ni de loin à leur mouvement", l'ancien président de l'Olympique de Marseille (OM) leur a toutefois conseillé "de ne pas chercher l'unanimité, mais de se mettre d'accord sur les changements qu'ils jugent indispensables", en créant notamment une association à vocation politique. Bernard Tapie appelle les gilets jaunes à "renverser la table" et espère qu'ils seront en mesure de présenter une liste aux européennes de mai 2019 même s'il reconnaît que le délai semble "court".

"Il faut qu’ils se structurent. (...) Il faut leur donner l’assistance, des lieux dans lesquels ils peuvent venir, et des gens qui vont leur donner le résumé de ce qu’ils ont dit", avait-il expliqué sur France inter le 19 décembre dernier.

Une invitation qui fait débat

Si la salle des rotatives de La Provence, qui contient 2000 places, devait initialement leur être attribuée, c'est finalement un hangar où est stocké le papier d'impression du journal qui a été concédé aux gilets jaunes, sous la pression des journalistes de la rédaction. Certains employés du journal se sont en effet montrés peu enthousiastes à l'égard de l'invitation de Bernard Tapie, qu'ils ont apprise par voie de presse.

"Bernard Tapie a le droit d'avoir de la sympathie ou d'être d'accord avec qui il le souhaite. Ce qui nous gêne, c'est qu'il associe La Provence à cette opinion-là", a notamment fustigé Eric Breton, élu SNJ du quotidien, au micro de RTL.

"Ça nous met en porte-à-faux, nous journalistes, quant au traitement de cette réunion: comment traiter cette réunion alors qu'elle se déroule chez nous?", s'est interrogé le journaliste. Contacté par Franceinfo, Jean-Christophe Serfati, le patron de La Provence, a toutefois écarté tout risque de "connivence", assurant qu'aucun journaliste ou membre du quotidien n'assisterait à la réunion des gilets jaunes.

Mélanie Rostagnat