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Politique

Des députés de la majorité opposés au projet de loi asile-immigration

Gérard Collomb

Gérard Collomb - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

En commission, une quinzaine de députés de la majorité s'opposent au projet de loi asile et immigration défendu par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Voilà de quoi contredire les accusations de panurgisme venues de l'opposition. Au sein de la majorité, plusieurs députés de La République en marche s'opposent cette semaine en commission parlementaire au projet de loi asile-immigration du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

À la suite de Sonia Krimi, qui avait interpellé dans l'Hémicycle le patron de la Place Beauvau sur des mesures selon elle "indignes de notre République", une quinzaine d'élus LaRem bataillent contre les leurs sur ce texte, relate Le Monde

Avec cette réforme, le ministre de l'Intérieur ambitionne de réduire à six mois le délai de traitement des demandes d'asile, à la fois pour accélérer la procédure - onze mois actuellement - pour les requérants et pour permettre davantage de reconduites à la frontière. Selon de nombreuses associations, la réduction de ce délai ne permet pas aux demandeurs d’asile de préparer suffisamment la défense de leurs cas. Un point de vue partagé par cette quinzaine d'élus de la majorité.

Divergences

Parmi les points contestés par les députés de La République en marche figurent la réduction des délais pour faire appel du rejet de sa demande d’asile, l’allongement de la durée maximale d’accueil en centre de rétention avant expulsion, et le placement en rétention de familles avec mineurs. Des dispositions jugées "inacceptables", "inefficaces" et "honteuses" par les élus macronistes réfractaires.

"Quand on passe autant de temps à répondre à des députés de son propre groupe qu’à ceux de l’opposition, ça pose question", s’inquiète dans Le Monde un membre du groupe majoritaire. Un problème tenant certainement à la nature même de cette majorité hétéroclite, réunissant des sensibilités très diverses. La séance publique du 16 avril prochain, au cours de laquelle doit être examinée la loi Collomb, pourrait donner lieu à des débats inédits au sein même de la majorité. 

L.N.