D'où viennent les nouvelles intentions de vote pour Mélenchon?

Jean-Luc Mélenchon. - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Depuis son rassemblement organisé place de la République et sa bonne performance lors du premier débat télévisé sur TF1, le candidat de La France insoumise connaît, à quelques heures du grand débat présidentiel ce mardi soir sur BFMTV, une dynamique sondagière positive, le plaçant désormais, avec 15% d'intentions de vote, au quatrième rang de la course à l'Elysée.
L'enquête d'opinion du Cevipof, réalisée par Ipsos/Sopra Steria en partenariat avec Le Monde et la Fondation Jean-Jaurès sur un échantillon de 15.000 électeurs, permet de mieux saisir d'où viennent les nouveaux soutiens de l'ancien ministre de Lionel Jospin.

La conquête des indécis
Le gros des renforts provient, sans surprise, des intentions de vote de Benoît Hamon, à qui Jean-Luc Mélenchon prend un point et demi. Ce dernier grignote également sur les électeurs d'abord favorables à Emmanuel Macron, à hauteur d'un point, et gagne un demi-point chez Marine Le Pen. Enfin, Jean-Luc Mélenchon bénéficie également de 0,5% de nouveaux soutiens auparavant indécis, pour se hisser au score global de 15%.
La (relative) diversité de ses nouveaux électeurs reflète à la fois la volatilité d'un électorat encore très indécis (36% des personnes interrogées déclarent ne pas être certaines de leurs choix), notamment soulignée par l'arrivée d'électeurs potentiels en provenance du camp En Marche!. Elle atteste aussi du positionnement atypique de Jean-Luc Mélenchon, parfois réuni avec celui de Marine Le Pen dans un courant populiste, mais également capable de séduire les électeurs du Parti socialiste.

Macron et Fillon consolident leurs bases
Cette séquence favorable est loin, malgré tout, d'avoir figé les lignes avant le premier tour le 23 avril prochain: l'étude du Cevipof révèle ainsi que 60% seulement des votants interrogés favorables à Jean-Luc Mélenchon se déclarent certains de mettre leur bulletin dans l'urne.
Ce paramètre reflète par ailleurs la consolidation d'un noyau électoral autour de la candidature d'Emmanuel Macron, dont 61% des partisans du panel se disent maintenant certains de voter pour lui, contre 33% début février. Il confirme aussi le resserrement des intentions de vote en faveur de François Fillon autour de sa base: alors que le candidat Les Républicains avait connu ces derniers mois une nette baisse dans les sondages, la proportion d'électeurs certains de leur choix en sa faveur n'a fait qu'augmenter, pour atteindre ce mardi 75%.