Commission européenne: Goulard écartée, un désaveu pour Macron?

Emmanuel Macron - AFP - -
Par 82 voix contre 29. C'est ainsi que la candidate d'Emmanuel Macron, Sylvie Goulard, a été écartée ce jeudi par le Parlement européen. Elle briguait un poste dans la future Commission européenne et avait été désignée pour un important portefeuille regroupant le Marché intérieur, l'Industrie, la Défense, l'Espace, le Numérique et la Culture.
Pour Emmanuel Macron, c'est un revers. Le Parlement européen devait trancher pour déterminer si la candidate française avait les qualités requises pour occuper ce portefeuille et si elle présentait les garanties suffisantes d'intégrité personnelle et d'indépendance. C'est sur ce point là qu'elle a dû particulièrement s'expliquer.
Le chef de l'Etat repousse la responsabilité de cet échec sur le jeu politique de Bruxelles. "J'ai besoin de comprendre ce qui s'est joué de ressentiment, de petitesse", a-t-il réagi en déplacement depuis Lyon. Confiant au passage qu'il avait averti la présidente de la Commission européenne du risque de cette candidature: "J'ai dit 'attention', Sylvie Goulard est d'une grande probité, elle n'a pas été mise en examen, mais attention, il y a des polémiques".
Pas le premier revers
Le choix de cette candidature s'était déjà fait dans la difficulté. Jusqu'au dernier moment, plusieurs noms étaient dans la balance. Et le nom de Sylvie Goulard a été définitivement validé après deux mois de réflexion, et deux jours de retard sur le délai initialement prévu.
Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron est mis en difficulté à Bruxelles. Après les élections européennes, sa candidate Nathalie Loiseau, ex-ministre des Affaires européennes, s'était embourbée dans une polémique à la suite de propos très rudes à l'encontre de ses alliés libéraux. Elle avait d'ailleurs dû renoncer à présider le groupe "Renew".
Au moment de la nomination aux "top jobs", les postes à haute responsabilité au niveau européen, le président de la République avait dû batailler fermement pour arriver à ses fins. Il en était sorti comme gagnant, avec les choix d'Ursula Van Der Leyen à la tête de la Commission, et de Christine Lagarde à la Banque centrale, mais après d'âpres négociations.
Un nouveau nom à sortir
En juin, il avait aussi dû se contenter d'une réforme a minima de la zone euro. Loin des ambitions de grande révolution affichées par Emmanuel Macron, le Conseil européen avait entériné comme une simple ligne budgétaire la zone euro, au lieu d’un réel budget propre, comme l'aurait souhaité le président de la République.
Désormais, il va devoir trouver un ou une nouvelle candidate pour occuper le poste de commissaire. Mais en marge de son déplacement à Lyon, le chef de l'Etat a minimisé l'échec de cette nomination, soulignant que le plus important pour lui était le périmètre du poste, avec un large et influent portefeuille.