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Politique

Comment Manuel Valls veut se démarquer d'Emmanuel Macron

Manuel Valls et Emmanuel Macron le 14 juillet dernier.

Manuel Valls et Emmanuel Macron le 14 juillet dernier. - DOMINIQUE FAGET - AFP

L'un a fait le choix de la primaire à gauche, l'autre celui de concourir à la présidentielle sans préliminaire. Manuel Valls et Emmanuel Macron, anciens collègues au gouvernement, sont maintenant rivaux. Interrogé dans Le Monde, l'ex-Premier ministre détaille ce qui le sépare de son ancien ministre de l'Economie.

Ce n'est pas un secret, ça fait longtemps que les relations entre Manuel Valls et Emmanuel Macron sont pour le moins fraîches. Le départ du ministre de l'Economie du gouvernement puis sa décision de se présenter à la présidentielle, sans même s'essayer à la primaire, n'ont rien arrangé.

Valls veut se démarquer de la ligne économique de Macron

Cependant, à en croire l'interview accordée par l'ancien chef de gouvernement au Monde ce samedi, il n'y a rien d'inconciliable entre les deux hommes:

"Il faut toujours discuter", note ainsi Manuel Valls qui ajoute toutefois, "mais l'élection présidentielle ce n'est pas une négociation". 

Et le fossé reste important entre Emmanuel Macron et Manuel Valls. Le candidat à la primaire à gauche livre d'ailleurs dans ce même entretien "les deux désaccords principaux" qui l'opposent au fondateur d' "En Marche": "Le premier : je pense que le libéralisme économique n’est pas la réponse à la situation de la France. Pour moi, le rôle de l’Etat et celui des services publics sont essentiels, tout comme celui des partenaires sociaux. Je pense notamment à la gestion de l’assurance-chômage."

Régalien contre libéralisme

La confrontation des idées ne se joue pas uniquement sur le terrain économique mais également dans le champ politique et presque philosophique. Là où Emmanuel Macron prône un libéralisme tant financier que politique, Manuel Valls met en avant sa volonté de s'appuyer sur l'autorité régalienne de l'Etat et le républicanisme à la française:

"Je ne crois pas que la France soit une juxtaposition de communautés à l’anglo-saxonne, ou que la laïcité stigmatise. Elle protège. Et je ne crois pas que la République soit responsable du terrorisme." L'ex-Premier ministre fait ici référence à une déclaration d'Emmanuel Macron après les attentats du 13 novembre dans laquelle il avait assuré que la France devait "assumer une part de responsabilité" dans "le terreau" où avait prospéré le jihadisme. 

Si l'obtention d'un rapprochement entre les deux personnages est donc très incertaine, Manuel Valls n'abolit pas non plus cette perspective, en concluant: "Mais les progressistes doivent se retrouver."

R.V.