Emmanuel Macron démissionne du gouvernement

Emmanuel Macron, le 14 mars 2016. - Patrick Kovarik - AFP
Cette fois, c'est officiel: Emmanuel Macron quitte le gouvernement. Après avoir réuni son cabinet mardi après-midi, le ministre de l'Economie a été reçu par François Hollande et lui a présenté sa démission. "Le chef de l'Etat a remercié Emmanuel Macron pour l'action conduite au ministère de l'Economie depuis août 2014", indique le communiqué de l'Elysée, qui précise que Michel Sapin, actuel ministre des Finances, récupère le portefeuille de l'Economie. Pour Emmanuel Macron, c'est la fin de deux années mouvementées à la tête d'un ministère stratégique.
Un libéral à Bercy
Ancien banquier d'affaires, devenu conseiller de François Hollande puis secrétaire général adjoint de l'Elysée, il est nommé le 26 août 2014 à son poste en remplacement d'Arnaud Montebourg. A 36 ans, Emmanuel Macron devient le plus jeune ministre de l'Economie depuis Valéry Giscard d'Estaing et symbolise le virage libéral de l'exécutif. Dès décembre 2014, il présente en conseil des ministres son projet de loi "pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques". Objectif du texte: "déverrouiller l'économie française", selon ses termes.
La loi modifie notamment la réglementation sur le travail le dimanche, les lignes de car mais aussi les professions réglementées et la vie des entreprises et des salariés. Après des mois de débats houleux à gauche, l'incertitude pèse quant à la majorité nécessaire pour adopter le texte. Manuel Valls décide finalement d'avoir recours à l'article 49.3 de la Constitution pour le faire adopter, le 10 juillet 2015.
Phrases choc et sorties iconoclastes
Depuis plusieurs mois, celui qui confie ne "pas être socialiste" critique régulièrement la ligne fixée par François Hollande et Manuel Valls. Le ministre multiplie les phrases choc et les sorties iconoclastes. Assouplissement des 35 heures, statut des fonctionnaires, impôt sur la fortune… Ses prises de position agacent ses collègues mais aussi le chef du gouvernement. Manuel Valls apprécie peu que le jeune ministre médiatique lui fasse de l'ombre.