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Politique

Cazeneuve prêt à retirer sa plainte, si Mélenchon présente ses "excuses"

Bernard Cazeneuve à l'Assemblée nationale le 20 décembre 2016.

Bernard Cazeneuve à l'Assemblée nationale le 20 décembre 2016. - Bertrand Guay - AFP

Bernard Cazeneuve a affirmé être prêt à retirer sa plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, si ce dernier présentait ses "excuses". Lors d'un meeting à Marseille, le leader de La France Insoumise avait affirmé que Bernard Cazeneuve s'était "occupé de Rémi Fraisse", un manifestant tué au barrage de Sivens, après un tir de grenade de la gendarmerie.

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve s'est déclaré prêt mardi à retirer sa plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, si le leader de La France insoumise présentait ses "excuses".

"Moi je ne suis pas du tout demandeur d'aller devant les tribunaux pour porter devant les tribunaux le règlement de conflits politiques, mais là je suis obligé de le faire", a expliqué sur France Inter Bernard Cazeneuve, accusé par Jean-Luc Mélenchon, non seulement d'être responsable de la mort de Rémi Fraisse, mais de s'être "occupé de son assassinat".

"Je n'ai pas de raisons d'entretenir des polémiques"

"Si bien entendu il dit dans les jours qui viennent 'je regrette ce que j'ai dit, je me suis laissé emporté, je présente mes excuses', je retirerai ma plainte", a-t-il poursuivi.

"Moi je n'ai pas de raisons d'entretenir des polémiques", a ajouté Bernard Cazeneuve, assurant préférer "la sagesse à l'invective". "Si Jean-Luc Mélenchon disait cela, la sagesse me conduirait à retirer ma plainte, bien entendu".

Justifiant sa charge contre l'ancien ministre de l'Intérieur, Jean-Luc Mélenchon a expliqué lundi qu'il s'était "senti piqué" par les reproches de Bernard Cazeneuve sur son attitude face à Marine Le Pen. "Je n'aurais pas dû tenir compte de ce qu'il disait. (...) Je me suis senti piqué et ça m'a fait réagir", a-t-il dit.

"J'ai dit la vérité" 

Pendant l'entre-deux tours de la présidentielle, l'ex-Premier ministre avait dénoncé "une faute politique et morale" du leader d'extrême-gauche, pour "ne pas avoir appelé clairement à voter" pour Emmanuel Macron face à la candidate du Front national.

"Je n'ai pas été dans l'invective en disant cela, j'ai dit la vérité", s'est justifié mardi Bernard Cazeneuve. "Si vous avez une déclaration de Jean-Luc Mélenchon qui dit 'pour éviter l'extrême droite, votez Emmanuel Macron, vous me la présentez".

Rémi Fraisse a été tué en 2014 par le jet d'une grenade de gendarmes près du chantier controversé de retenue d'eau à Sivens (Tarn), alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.

G.D. avec AFP