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Police-Justice

Mort de Rémi Fraisse: "La vérité n'a pas été faite", déplore son père

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L'enquête sur la mort de Rémi Fraisse, un jeune militant écologiste tué par le tir d'une grenade offensive sur le site du barrage de Sivens, est terminée. Alors que la justice devrait conclure à un non-lieu, la famille du jeune homme a déposé deux plaintes.

Ils craignent que la procédure judiciaire sur la mort de leur fils ne s'achève sans aucune poursuite. Alors que l'instruction est désormais terminée, la famille de Rémi Fraisse contre-attaque et souhaite faire toute la lumière sur la mort du jeune militant écologiste en octobre 2014 sur le site du barrage de Sivens, dans le Gard. "Dans ces circonstances-là, un non-lieu, c’est inenvisageable pour ma famille et pour moi-même", confie à BFMTV Jean-Pierre Fraisse.

"Nous ferons tout pour qu’il y ait un procès et il y aura un procès", prévient-il.

Des "contradictions"

Si l'instruction est terminée, le parquet général doit encore rendre son réquisitoire définitif avant que les juges d'instruction ne prononcent leur ordonnance. La famille de Rémi Fraisse a décidé de prendre les devants en déposant deux plaintes: l'une contre l'ancien préfet du Tarn pour "homicide involontaire", l'autre pour "faux témoignages" contre trois gendarmes, dont l'auteur du tir de la grenade offensive.

"La vérité n’a pas été faite et loin de là", insiste Jean-Pierre Fraisse.

Le père du jeune militant écologiste pointe alors plusieurs incohérences dans la procédure et dénonce "une proximité entre les gendarmes et la justice". "Suite aux auditions, particulièrement de trois gendarmes, on relève beaucoup de contradictions entre les différentes auditions de chacun des gendarmes", note-t-il.

"Rechercher la vérité"

"A un moment, on vous dit qu’on a utilisé tel appareil de vision, après on l’a peut-être pas utilisé, après on est censé s’être servi d’un appareil pour prévenir et après non il n’était pas là, il était sur un camion. Après est-ce qu’il marchait, non il ne marchait pas...", énumère-t-il encore.

Jean-Pierre Fraisse l'assure: son combat ne repose pas sur "la haine". "C’est le sentiment qu’il faut tout faire dans notre société pour rechercher la vérité quoi qu’il arrive", déplore-t-il, assurant qu'"il y a la vérité ou une part de vérité qui veut être cachée". "Ça laisse vraiment un sentiment de frustration profond par rapport à la quête de vérité à laquelle on aspire", conclut le père du militant écologiste.

Justine Chevalier