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Environnement

Deux ans après la mort de Rémi Fraisse, nouvelles tensions à Sivens

Des opposants au projet de barrage à Sivens (photo d'illustration)

Des opposants au projet de barrage à Sivens (photo d'illustration) - - Remy Gabalda - AFP

Des opposants au barrage de Sivens, venus se recueillir deux ans après la mort de Rémi Fraisse, se sont empoignés avec des agriculteurs défenseurs du projet, ce dimanche.

Des tensions ont éclaté sur le site du projet de barrage à Sivens, dans le Tarn, deux ans après la mort de Rémi Fraisse. Des éclats de voix et des empoignades ont opposé ce dimanche, des agriculteurs défenseurs du projet et des opposants, venus se recueillir sur le site. 

Une intervention des gendarmes

Après avoir pique-niqué à la mi-journée, environ 75 opposants ont pris un chemin goudronné au milieu de la forêt pour rejoindre l'ex-Zad, où devait être installé le barrage contesté. Mais une trentaine de pro-barrage, essentiellement des agriculteurs, les attendaient en bas du chemin pour leur bloquer l'accès. La tension est rapidement montée entre les deux camps. Une dizaine de gendarmes ont du intervenir. 

Les opposants se sont ensuite rendus en milieu d'après-midi sur la lande qui aurait dû accueillir le barrage et se sont rassemblés en cercle sur le lieu où Rémi Fraisse a trouvé la mort. A quelques dizaines de mètres d'eux, les pro-barrage étaient réunis derrière un tracteur. Une dizaine de gendarmes étaient postés à proximité.

Rémi Fraisse est mort le 26 octobre 2014 dans l'explosion d'une grenade de la gendarmerie, lors d'affrontements sur le chantier. Sa mort avait entraîné la suspension du projet. 

Sivens, un projet surdimensionné 

Le site de Sivens avait été occupé à partir d'octobre 2013 par de nombreux zadistes opposés à la construction, devenant ce que la presse a appelé le nouveau Notre-Dame-des-Landes, en référence à la Zad créée pour s'opposer au projet d'aéroport près de Nantes. Les occupants de Sivens avaient été évacués par les forces de l'ordre le 6 mars 2015.

Le tribunal administratif de Toulouse a annulé l'été dernier la déclaration d'utilité publique (DUP) du barrage, l'autorisation de défrichement et la dérogation à la loi sur les espèces protégées (la zone humide de Sivens en comportait une centaine).

Le "surdimensionnement" du projet, ainsi que son "coût élevé" et ses "atteintes graves" à l'environnement "excèdent l'intérêt de l'opération", avait estimé le tribunal.

M.L. avec AFP