Sivens: les gendarmes mettent fin à l'occupation de la Zad
Le conseil général du Tarn a adopté vendredi un projet de barrage réduit à Sivens après que le gouvernement a écarté la version initiale contestée par les écologistes, et exigé "l'expulsion sans délai" des zadistes. Le geste a vite été joint à la parole: à 12h25 vendredi, les gendarmes sont entrés sur le site pour procéder à l'évacuation, sur ordre du ministère de l'Intérieur. A 15 heures, ils ont mis fin à l'occupation du site. 21 personnes ont été interpellées, a annoncé Bernard Cazeneuve, et douze ont été placées en garde à vue. Le ministre de l'Intérieur s'est par ailleurs félicité que "le droit prévale sur la violence".
Le conseil a voté par 43 voix contre 3 pour le projet réduit après une semaine de tension entre pro et antibarrage, sous la surveillance de 300 gendarmes. Dans son vote, l'assemblée départementale a décidé de "redimensionner le projet initial", qui avait été de toute façon enterré par Ségolène Royal mi-janvier.
Ce vote a été acquis par le même score massif que lors du vote pour le projet initial en mai 2013. Les élus accèdent ainsi à des demandes répétées de la ministre, qui avait insisté sur le "surdimensionnement" du projet d'1,5 million de m3, mais ils ne donnent pas d'indication sur la réduction de volume de la retenue.
"J'aurais souhaité que le projet se fasse comme prévu"
Ségolène Royal avait proposé deux solutions de remplacement au projet initial: une diminution de moitié de la retenue pour la porter à 750.000 m3 d'eau, et située toujours à Sivens mais 330 mètres en amont, ou la création de quatre retenues plus petites.
"J'aurais souhaité que le projet se fasse tel qu'il était prévu à l'origine", regrette Roger Delfort, un agriculteur mobilisé pour faire "vider la zone occupée, ce qui ne devrait pas exister dans un Etat de droit". "S'il est plus petit, je considère que ce n'est pas une bonne décision", juge-t-il.
De son côté, un zadiste du collectif Testet prévient qu'ils seront "très vigilants sur les études qui seront menées. Nous voulons protéger l'écologie de la zone et ces études dureront quatre ou cinq ans. Mais nous, nous sommes patients".
Des zadistes quittent les lieux
Le président du Conseil général, le socialiste Thierry Carcenac, a cependant indiqué peu avant le vote que le deuxième scénario était trop coûteux et long à réaliser. Des études complémentaires seront menées. "Nous verrons où ce redimensionnement se positionnera", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il existait une "marge de manoeuvre de plus ou moins 10%" sur la contenance de l'ouvrage par rapport aux 750.000 m3 évoqués par le ministère de l'Ecologie.
Une partie de la quarantaine de zadistes occupant le site de Sivens ont replié leurs tentes et triaient leurs affaires vendredi matin. Quelques heures avant l'évacuation, quatre d'entre eux avaient accepté de sortir volontairement de la Zad, avec l'assurance d'être protégés des agriculteurs qui encerclent le site.