BFMTV
Politique

Bayrou juge inévitable un remaniement entraînant le départ de Taubira

Christiane Taubira, le 23 décembre 2015.

Christiane Taubira, le 23 décembre 2015. - Stéphane de Sakutin - AFP

Opposée à la déchéance de nationalité, la garde des Sceaux peut-elle rester au gouvernement alors que François Hollande souhaite inscrire cette mesure dans la Constitution? Pour le président du MoDem, la situation "ne peut pas durer".

Encore un appel à "trancher" le cas Christiane Taubira. Un remaniement ministériel entraînant le départ de la ministre de la Justice, opposée à la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, est inévitable, a estimé mercredi le président du MoDem François Bayrou sur Radio Classique.

"C'est une situation sans précédent, et qui ne peut pas durer", a déclaré le maire de Pau. "Il va y avoir un remaniement ministériel, il ne peut pas en être autrement."

"Il était inimaginable que Mme Taubira vienne à la tribune défendre un texte dont elle avait indiqué elle-même qu'elle y était opposée pour des questions de principe. Mais il est inimaginable que cette situation dure", a expliqué François Bayrou.

"C'est inédit depuis longtemps. Sous (François) Mitterrand, (Jean-Pierre) Chevènement avait quitté le gouvernement".

"Guerre de gauches" au sein du gouvernement

Christiane Taubira a affirmé à plusieurs reprises son hostilité à l'élargissement de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme, mesure que François Hollande souhaite inscrire dans la Constitution avec l'état d'urgence.

En conséquence, Manuel Valls a annoncé mardi aux députés socialistes qu'il présenterait lui-même la révision constitutionnelle au Parlement, sans Christiane Taubira.

"La seule raison pour laquelle Mme Taubira reste, c'est qu'elle est la représentante d'une sensibilité au sein de la majorité qui est très à gauche et que François Hollande voudrait arrimer à lui, ce qui est impossible", a estimé François Bayrou. "Il y a une fracture, un affrontement, une guerre de deux gauches au sein du gouvernement. C'est une incohérence qui est incompatible avec la conduite des affaires normales".

V.R. avec AFP