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Police-Justice

Un octogénaire ayant aidé sa femme à mourir rejugé à Lyon

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Jean Mercier, un octogénaire qui avait aidé sa femme à mourir, avait été condamné à un an de prison avec sursis en 2015 pour "non-assistance à personne en danger". Son procès en appel s'ouvre ce jeudi, à Lyon. Déterminé et sans regrets, il s'est exprimé sur BFMTV.

Il voulait tenir sa promesse. Jean Mercier, habitant de l'Hérault, a estimé, ce jeudi sur BFMTV, que l'"on a droit de choisir si on veut mourir ou pas". En novembre 2011, l'octogénaire avait accepté d'aider sa femme à mourir car cette dernière souffrait d'arthrose et avait déjà fait plusieurs tentatives de suicide. L'homme avait alors décapsulé une grande quantité de médicaments avant d'apporter un verre d'eau à son épouse, Josanne, pour qu'elle les avale.

Une promesse tenue

"C'est une preuve de respect, de tenir ses engagements", a confié Jean Mercier

Jean Mercier et sa femme s'étaient "promis l'un et l'autre qu'(ils) le ferait et (il) ne pouvait pas (se) permettre de ne pas le faire". L'homme, souffrant d'un cancer de la prostate et de la maladie de Parkinson, ne regrette pas son geste et en est même fier: "Il me semble que le droit de mourir est un droit fondamental si vous arrivez tout au moins à un certain âge". "Elle voulait mourir absolument" et "on a le droit de choisir si on veut mourir ou pas", a-t-il confié.

Un homme déterminé

L'habitant de l'Hérault se sent "bien content que ça arrive au bout (son procès, ndlr) mais aussi bien content que ça dure parce que ça fait prendre conscience à l'opinion publique que c'est un cas qui mérite d'être étudié de près par des gens compétents", tout en rappelant qu'il ne veut pas "dire aux autres de mourir comme nous". Jean Mercier regrette notamment le manque de liberté laissé à l'euthanasie. Il déplore que "nos politiques ne soient pas très courageux pour se lancer dans des folies pareilles".

"J'aurais préféré être inculpé de meurtre, ça correspond mieux à ma nature", a affirmé Jean Mercier

Le prévenu souhaiterait que les lois changent et n'est pas d'accord avec les chefs d'accusation qui lui sont reprochés. "J'aurais préféré être inculpé de meurtre, ça correspond mieux à ma nature", a-t-il certifié. "Non-assistance à personne en danger, c'est un lâche qui peut faire ça, or je suis tout sauf un lâche", a-t-il poursuivi.

Depuis l'audience de 2015, le Parlement a adopté une nouvelle loi accordant de nouveaux droits aux personnes en fin de vie. La loi dite Claeys-Leonetti place en effet le malade au "cœur de la décision"

Julie Breon avec AFP