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Terrorisme

Un Toulousain écrit une lettre à Daesh après la mort de sa cousine au Bataclan

Des anonymes rendent hommage aux victimes des attentats à Paris.

Des anonymes rendent hommage aux victimes des attentats à Paris. - Alain Jocard - AFP

Un Toulousain a publié samedi sur son blog une lettre adressée au groupe Etat islamique, qui a revendiqué les attaques de Paris. Un hommage à sa cousine, morte au Bataclan et un cri de colère après les attentats.

"Oui, je suis un pervers et un idolâtre". Simon Castéran titre ainsi sa lettre ouverte adressée au groupe Etat islamique et publiée sur son blog. Vendredi soir, Madeleine, sa cousine est morte dans l'attaque du Bataclan. Ce journaliste Toulousain a décidé de prendre la plume et de s'adresser directement à l'organisation responsable de la mort d'au moins 129 personnes dans les attaques du 13 novembre. 

"Mon cher Daech, écrit-il. J'ai bien lu ton communiqué de presse victorieux. Comme on l'imagine, tu dois être heureux du succès de tes attaques menées vendredi soir à Paris. Massacrer des civils innocents qui ne demandaient qu'à jouir d'un bon match de foot, d'un concert de rock ou tout simplement d'un petit restau entre potes, ça défoule, pas vrai?" 

Dans son texte, partagé plus de 70.000 fois sur Facebook, Simon Castéran rend d'abord hommage à sa cousine, "une femme libre et heureuse, pleine de cette lumière intérieure qui vous manque tant", "une intellectuelle, qui aimait son métier de prof de lettres en collège", écrit-il. 

"Je suis un Croisé de la liberté"

La lettre du Toulousain est aussi un hymne à la liberté. "Ma religion n'est pas faite de fer et de sang, comme la tienne, mais de chair et d'espoir", lance-t-il aux extrémistes. L'auteur défend également ce qu'ont voulu abattre les terroristes, un mode de vie partagé par toutes les victimes de vendredi.

"J'aime la vie, les restaus et, parfois même, regarder un match de foot (…) Je suis un Croisé comme tu dis. Un Croisé de la liberté, de l'amour et de la convivialité; à la différence, cependant, que contrairement à toi, j'ai évolué depuis le Moyen-Âge".

L'auteur dénonce l'inhumanité des terroristes et l'absurdité des attaques, commises au nom "d'Allah le Très Miséricordieux". "Ton Seigneur est-il si faible, dans ton esprit, qu'il ne puisse agir de lui-même? Je ne peux le croire. Ce que je crois, en revanche, c'est que tu t'arranges bien de Son silence. Qu'en tuant au nom de ce même Islam et des musulmans que tu prétends défendre, tout en les assassinant, c'est la Création divine que tu détruis".

C. B