Attentat à Saint-Quentin-Fallavier: l'Isère, foyer terroriste?

L'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère, visée par un attentat le 26 juin. - Capture Streetview
L'Isère abrite-t-elle un foyer terroriste? Ce vendredi matin, un attentat a été commis dans l'usine de gaz industriels Air Products, située à Saint-Quentin Fallavier, une commune située à proximité de la frontière avec le département voisin du Rhône. Selon les premiers éléments de l'enquête, une voiture a foncé pour forcer le barrage à l'entrée de l'usine, avant de percuter des bombonnes de gaz. Un homme est ensuite entré à l'intérieur du bâtiment, avec un drapeau islamiste, tandis qu'un corps décapité a été retrouvé près de l'entrée, la tête accrochée à un grillage, recouverte d'inscriptions en arabe. Deux blessés sont à déplorer, et un homme a été interpellé.
Petite commune de près de 6.000 habitants, Saint-Quentin-Fallavier est située à 24 kilomètres au sud-est de Lyon, sur la route de Grenoble, qui se trouve à 80 kilomètres. Elle est également voisine de l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry. Se trouve-t-elle dans un secteur particulièrement concerné par le terrorisme? Eléments de réponse.
> Une région liée aux attentats de 1995
Comme le rappelle l'ancien chef de l'antiterrorisme Jacques Poinas, sur BFMTV, Saint-Quentin-Fallavier est située à quelques kilomètres de la commune de Chasse-sur-Rhône, dans le Rhône, l'une des communes qui abritait le réseau des poseurs de bombes des attentats du Groupe islamique armé (GIA) commis en 1995 en France, avec Vaulx-en-Velin, Paris et Lille.
Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le suspect interpellé ce vendredi, Yassin Salhi, résiderait à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise, non loin de Vaulx-en-Velin, d'où était originaire Khaled Kelkal, l'un des principaux auteurs des attaques de l'été 1995, qui avaient fait huit morts.
> Récemment, plusieurs départs pour le jihad dans la région
Si la banlieue lyonnaise est historiquement rattachée à des faits terroristes meurtriers, cette zone de la région Rhône-Alpes, qui englobe les départements du Rhône et de l'Isère, a été marquée par plusieurs cas de velléités de départs pour le jihad en Syrie, ces derniers mois. Au moment des attentats à Paris, en janvier dernier, 67 signalements de possibles candidats au départ pour le jihad avaient été recensés dans le seul département de l'Isère.
A l'été 2014, un couple originaire de Villefontaine, une ville voisine de Saint-Quentin-Fallavier, avait franchi le pas, en quittant la France avec ses quatre enfants, pour rejoindre la frontière turco-syrienne.