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Terrorisme

Attentat à Nice: Ryan, 11 ans, a "vu des gens s'écrouler, tomber, mourir"

Des fleurs pour l'hommage aux victimes de la tuerie de Nice, le 17 juillet.

Des fleurs pour l'hommage aux victimes de la tuerie de Nice, le 17 juillet. - Valery Hache - AFP

Le petit garçon, qui sortait en famille ce soir-là, a tutoyé la mort quand le camion a pénétré sur la promenade des Anglais fauchant la foule rassemblée pour le feu d'artifice du 14-Juillet. Son témoignage étonnamment calme s'accompagne d'un grand discernement.

Ses mots d'enfant confiés à nos confrères d'Europe 1 sonnent juste malgré son jeune âge. Ryan, 11 ans, a été témoin avec sa famille du terrible drame sur la promenade des Anglais, jeudi soir, au moment où un 19 tonnes a foncé dans la foule des badauds, faisant au moins 84 morts. Son témoignage est à la fois calme et poignant.

"J'ai vu des gens s'écrouler, des gens s'évanouir, tomber, mourir. Je me suis dit, c'est bon, la vie va s'arrêter là, on a pas de chance de s'en sortir", témoigne le petit garçon. 

Fort heureusement, la famille a été épargnée lors du carnage perpétré par le camion au soir du 14 juillet. Lors de cette tuerie, 10 enfants ou adolescents ont perdu la vie.

L'impensable exprimé par des mots d'enfant

Après avoir décrit, avec une voix très calme, la scène d'horreur à laquelle il a été contraint d'assister, il livre son analyse.

"Ils disent qu'ils tuent des gens en l'honneur de Dieu alors que ce n'est pas vrai. J'ai vu un enfant courir tout seul. Il a perdu sa famille et j'arrive pas à imaginer ça. J'ai du mal à dormir donc des fois je me couche vers 3 heures, 4 heures du matin. Je n'arrête pas d'y penser", explique encore Ryan.

La verbalisation de ces événements traumatisants aidera-t-elle Ryan a les surmonter? "Quand j’en parle, je sors tout et ça me fait du bien". Au-delà des séquelles physiques et même en l'absence de perte d'êtres chers, les blessures psychologiques sont bien réelles. Plus de 500 personnes se sont adressées aux cellules psychologiques mises en place à Nice, dont le dispositif a été renforcé ce week-end.

D. N.