Sondages de l'Elysée: l'ex-directrice de cabinet de Sarkozy mise en examen

Emmanuel Mignon à son arrivée au pôle financier de Paris le 2 février 2016. - Dominique Faget - AFP
Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy de mai 2007 à juillet 2008, a été mise en examen pour "favoritisme" dans l'affaire dite des sondages de l'Elysée. La conseillère a été entendue par les juges du pôle financier de Paris qui lui ont signifié sa mise en examen.
Dans cette enquête qui porte sur des contrats passés entre des instituts de sondages et l'Elysée, trois personnes sont déjà inquiétées par la justice. Outre Julien Vaulpré, l'ex-conseiller "opinion de Nicolas Sarkozy, sont inquiétés Patrick Buisson, l'un des très proches du président à l'époque, mis en examen pour "recel de favoritisme", "abus de biens sociaux" et "détournement de fonds publics par un particulier". Pierre Giacometti, qui conseille encore régulièrement l'ancien président de la République, est poursuivi pour "recel de favoritisme.
Plainte d'Anticor
L'affaire des sondages de l'Elysée a débuté en 2009 avec la publication d'un rapport de la Cour des comptes qui épinglait sévèrement un contrat passé entre la présidence de la République et l'institut de sondages, Publifact, dirigé par Patrick Buisson. L'institution de la rue Cambon relevait le manque de mise en concurrence de différents cabinets d'opinion.
Cette convention entre Publifact et l'Elysée était signée de la main d'Emmanuelle Mignon. Elle préconisait que l'institut de sondages disposait d'une "totale liberté d'appréciation" sur les dépenses à engager. En revendant ses sondages à la présidence, Publifact aurait empoché plus de 1,4 million d'euros en deux ans. La société de Pierre Giacometti avait passé entre 2 et 2,5 millions de contrats de conseil avec l'Elysée.
C'est une plainte d'Anticor, l'association de lutte contre la corruption, qui a permis à la justice d'ouvrir une enquête sur cette affaire.