Soirée de Macron à Las Vegas: l'enquête est terminée

Emmanuel Macron - Benjamin Cremel - AFP
Les juges d'instruction chargés de l'enquête sur le déplacement controversé d'Emmanuel Macron à Las Vegas en 2016 ont terminé leurs investigations depuis le 1er avril, dans cette affaire où sont mis en examen l'agence de communication Havas Paris et une ancienne responsable de Business France.
Mise en cause dans cette procédure, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, patronne de Business France à cette époque, a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté, ce qui éloigne pour elle le risque d'un procès en correctionnelle.
"Recel de favoritisme"
Havas Paris a été mise en examen pour "recel de favoritisme" dans ce dossier, tandis que l'ancienne directrice de la communication de Business France, Fabienne Bothy-Chesneau, l'a été pour "favoritisme".
Cette décision ouvre un délai de trois mois durant lequel les parties peuvent faire des observations ou demander de nouveaux actes d'enquête. Il appartiendra ensuite au parquet de Paris de prendre ses réquisitions, avant que les juges d'instruction ordonnent un renvoi en correctionnelle ou un non-lieu pour les deux mis en examen.
Selon des sources proches du dossier, Mme Bothy-Chesneau a notamment déposé des requêtes en nullité pour contester sa mise en examen devant la cour d'appel de Paris.
Pas d'appel de marché
Au coeur de cette affaire, un voyage du futur président Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, en janvier 2016 à Las Vegas pour y rencontrer des centaines d'entrepreneurs français lors d'une soirée au Consumer Electronics Show (CES), grand-messe de l'innovation technologique.
Pour monter cette opération à plus de 300.000 euros, en urgence et sous la pression du cabinet du ministre, Business France l'avait intégralement confiée à l'agence Havas Paris, sans recourir à la mise en concurrence prévue par le code des marchés publics pour de telles sommes.
Promotion de l'attractivité de la France
Business France et Havas Paris étaient alors liées par un contrat-cadre qui, selon cette dernière, avait précisément pour objet d'accompagner la première dans ses démarches de promotion de l'attractivité économique de la France.
C'est un rapport critique de l'Inspection générale des finances (IGF) transmis par Bercy qui avait conduit le parquet de Paris à ouvrir cette enquête en mars 2017, confiée ensuite à trois magistrats instructeurs.
Les juges avaient une première fois notifié la fin de leurs investigations le 22 octobre, avant de reprendre le dossier à la demande du parquet qui demandait la mise en examen d'Havas Paris en plus de celle de Mme Bothy-Chesneau.