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Procès Le Scouarnec: pour la première fois, l'ex-chirurgien "prêt à reconnaître" des viols sur d'anciens patients

L'Ordre des médecins est mis en cause pour son attitude face au chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec

L'Ordre des médecins est mis en cause pour son attitude face au chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

Joël Le Scouarnec est jugé depuis une semaine par la cour criminelle du Morbihan pour 300 faits de viols et d'agressions sexuelles. Un premier interrogatoire de personnalité va être conduit en ce début de semaine.

Pour la première fois, Joël Le Scouarnec se dit prêt à reconnaître des viols commis sur certains de ces patients ce 3 mars 2025. Jugé depuis une semaine par la cour criminelle du Morbihan, l'ex-chirurgien a été interrogé brièvement par la présidente de la cour à l'issue de l'audition du directeur d'enquête questionné notamment sur les gardes à vue du septuagénaire menées en 2000.

"Aujourd'hui je me sens prêt à reconnaître certains faits de viols que j'ai voulu cacher, nier, je suis prêt à les reconnaître, j'en ai fini du mensonge", a-t-il déclaré de sa voix clinique, sans donner plus de détails.

Des "excuses" à une enquêtrice

Juste avant, Joël Le Scouarnec a présenté ses "excuses" à la gendarme, la première qui a enquêté sur cette affaire et qui a travaillé sur les carnets noirs du chirurgien dans lesquels il recensait ses abus. Vendredi, cette enquêtrice, en arrêt depuis trois ans, avait été dans l'incapacité de témoigner. "J'ai une pensée pour Mme M., elle avait exprimé son désarroi sur ce qu'elle avait visualisé. Je l'ai revue vendredi toujours dévastée par le contenu de mes disques durs. Je voudrais à titre personnel lui présenter mes excuses", a énoncé le septuagénaire.

Depuis vendredi, le directeur d'enquête est interrogé par la cour criminelle du Morbihan, qualifiant ces investigations, d'"hors normes". "C'est un dossier qui marquera ma carrière, six années pour une enquête hors norme, c'est long", concédait-il ce lundi.

Il est revenu dans le détail sur l'interpellation du chirurgien en 2017, la perquisition de son domicile à Jonzac, la découverte de ses 70 poupées, représentant des enfants, et son matériel informatique. À l'intérieur, son tableau Excel dans lequel les victimes étaient recensées et les journaux intimes où il détaillait les agressions et ses fantasmes.

Vendredi toujours, Joël Le Scouarnec avait formulé d'autres aveux, admettant avoir abusé sexuellement de sa petite-fille entre ses deux et trois ans, devant son fils aîné, père de l'enfant. L'ex-chirurgien, dans "sa perversité", comme l'ont qualifié des avocats des parties civiles, n'a donné aucun autre détail. Des suites judiciaires vont être apportées à ces déclarations, a prévenu le parquet de Lorient.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV