Procès de l'assassinat de Samuel Paty: la collégienne qui avait accusé le professeur d’islamophobie entendue ce mardi

Elle a été l'un des premiers rouages avant l'assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020. Zohra* sera entendue ce mardi 26 novembre, à partir de 9h30 à la cour d'assises spéciale de Paris, dans le cadre du procès des adultes responsables de la mort du professeur d'histoire-géographie.
Âgée aujourd'hui de 17 ans, elle a été condamnée en 2023 à 18 mois de prison avec sursis pour dénonciation calomnieuse. Elle est l'une des filles de Brahim Chnina, l'un des accusés qui risque jusqu'à 30 ans de prison pour association de malfaiteur terroriste.
Un mensonge à l'origine de l'assassinat de Samuel Paty
Quel a été son rôle dans la mort de Samuel Paty? La jeune fille, scolarisée dans la classe de l'enseignant décapité, a partagé à son père une rumeur selon laquelle le professeur aurait fait sortir les élèves musulmans de sa classe pour pouvoir projeter les caricatures du prophète. Problème, cette jeune fille était absente du cours en question, et a donc inventé cette séquence.
Cet élément, Zohra ne va pas le partager à la police lors d'un dépôt de plainte contre Samuel Paty, dans le but de garder une bonne image pour son père. Ce dernier, co-fondateur d'une association d'aide aux personnes à mobilité réduite pour se rendre notamment en pèlerinage à La Mecque, va publier des vidéos ciblant Samuel Paty, le qualifiant de "voyou". Il sera aussi en contact téléphonique à neuf reprises avec Abdoullah Anzorov, le bourreau de l'enseignant.
Pour son avocate, la jeune fille n'est pas à l'origine de la rumeur mais l'a entendue de la bouche d'autres élèves avant de la raconter à son père. Selon son avocate, l'adolescente suit aujourd'hui une scolarité normale, loin de sa famille et souhaite tourner la page. À l'instar de son père, Zohra n'a jamais reconnu une quelconque responsabilité dans la mort du professeur, même si elle a exprimé des regrets.
*Zohra est un prénom d'emprunt.