Procès des écoutes: le tribunal va diffuser cinq extraits de conversations entre Sarkozy et son avocat

Nicolas Sarkozy à son arrivé au tribunal judiciaire de Paris le 7 décembre 2020. - Martin Bureau
C'est la première fois que la teneur de ces conversations pourrait être connue. Le tribunal correctionnel de Paris a accepté la diffusion de cinq extraits de conversations entre Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy, sur sa ligne téléphonique prise au nom de Paul Bismuth. La cour a accédé à la demande du PNF qui estime que ces écoutes "manifestent un moment important dans ces rapports", entre Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert, tous jugés pour "corruption active".
Après une interruption de plusieurs dizaines de minutes, la présidente du tribunal correctionnel a indiqué que des extraits des conversations du 1er, 5, 23, 25 et 26 février 2014 entre Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy allaient être diffusées, à la condition que cela soit "possible techniquement". En effet, la cour a prévenu que si, pour une raison technique, il n'était pas possible de caler précisément les conversations, sans dévoiler d'autres propos tenus au cour de ces appels, elle ferait simplement lecture des retranscriptions de ces écoutes.
"Sensationnalisme"
Cette demande de diffuser des extraits d'écoutes avait déjà été formulée par les représentants du parquet pendant l'instruction puis pendant la réunion préparatoire du procès regroupant, outre le PNF, les avocats de la défense. En ce dernier jour de débats avant les plaidoiries, le ministère public a renouvelé sa demande assurant que ces extraits sont la preuve du moment "où se noue le pacte de corruption".
Les avocats de la défense se sont opposés fermement à cette demande. La diffusion de ces écoutes représente un "problème d'opportunité, un problème juridique et de respect de l'égalité des armes", a fait valoir Me Hervé Témime, l'avocat de Thierry Herzog. Sa consoeur, Me Laffont, estime également que ces écoutes "sélectionnées" sont des "extraits d'extraits".
"Le parquet national financier est fébrile", a déploré l'avocate de Nicolas Sarkozy, estimant que le PNF a assisté pendant toute la première semaine de débats à "l'effondrement de ses accusations tout au long du débat". "Que cherche-t-on à faire? Un peu de sensationnalisme", s'agace Me Laffont.