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Police-Justice

Nouvelle nuit de violences urbaines dans tout le pays après la mort de Nahel, 875 interpellations

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Malgré un très important dispositif policier déployé, les violences urbaines ont monté une nouvelle fois d'un cran dans de nombreuses villes du pays cette nuit. Incendies, pillages et scènes de saccages ont été observés dans des dizaines de communes.

La tension n'est pas retombée. Au surlendemain de la mort du jeune Nahel, tué mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un tir de police, de nouvelles violences urbaines ont eu lieu dans des dizaines de villes de France dans la soirée et la nuit de jeudi à vendredi. 875 individus ont été interpellés dans tout le pays, dont 408 pour la zone de la préfecture de police de Paris, selon un bilan définitif donné ce vendredi par le ministère de l'Intérieur.

Les autorités s'étaient pourtant préparées après les deux précédentes soirées sous haute tension. Alors que le renseignement territorial s'attendait à "la persistance des incidents, Gérald Darmanin a annoncé dans la journée que 40.000 policiers et gendarmes seraient mobilisés jeudi soir en France.

Certaines villes avaient même pris des mesures de prévention pour éviter de nouveaux incidents. Un couvre-feu a été mis en place à Clamart (Hauts-de-Seine), Meudon (Hauts-de-Seine) ou encore Compiègne (Oise) de 21h ou 22h à 6h, allant parfois jusqu'à lundi prochain.

Du côté des transports, pris pour cible mercredi soir, les tramways et bus d'Île-de-France ont arrêté de circuler à 21h, tandis que des restrictions de circulations étaient prévues dans d'autres agglomérations en régions.

Le Raid, le GIGN et des compagnies de CRS ont aussi été déployés dans de nombreuses villes du pays.

Tensions en marge de la marche blanche à Nanterre

Malgré cet important dispositif, les autorités n'ont donc pas pu empêcher les débordements. À commencer par Nanterre, où une marche blanche était organisée en hommage à l'adolescent de 17 ans. Le cortège de plus de 6000 personnes s'est élancé en début d'après-midi, laissant rapidement place à des tensions et des incidents. Plusieurs départs de feux ont été constatés sur place.

La situation s'est également envenimée en marge d'un rassemblement à Marseille (Bouches-du-Rhône). Vers 20h30, un mouvement de foule s'est produit après une charge policière pour évacuer le Vieux-Port. Au cours de l'opération, les fonctionnaires ont été visés par des jets de projectiles et des tirs de mortiers. L'un d'eux a été blessé et transporté à l'hôpital, a appris BFM Marseille Provence. Des vitrines ont également été brisées et des commerces pillés alors que le Raid a été déployé.

L'unité d'élite de la Police nationale a aussi été mobilisée à Lyon (Rhône), Roubaix (Nord) ou encore Bordeaux (Gironde). Dans la capitale rhôdanienne, un hélicoptère a surveillé les points de tensions où "du mobilier urbain et des poubelles" ont été incendiés selon la préfecture.

À moins de 100 kilomètres, à Grenoble (Isère), des tirs de mortiers d'artifice ont visé des bus et des feux de poubelles ont été allumés dans le quartier Teisseire. Les agents des transports publics ont alors fait usage de leur droit de retrait, a appris BFMTV de source syndicale.

Scènes de pillages à Paris

Tout au long de la nuit, des scènes de pillages ont été observées dans la capitale comme dans le reste du pays. Des journalistes de BFMTV présents à Châtelet-les-Halles et rue de Rivoli, dans le centre de Paris ont constaté que plusieurs groupes de jeunes personnes ont brisé les vitres d'un magasin de vêtements et dérobé de la marchandise.

Dans certaines villes, des bâtiments de l'État ont été pris pour cible. Un commissariat de quartier a été attaqué et pillé à Reims. Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des individus sortir avec des uniformes sur eux.

Une tentative d'intrusion a aussi été constatée dans un commissariat de Fleury-les-Aubrais dans le Loiret. À Avignon (Vaucluse), un poste de police municipale a fait l'objet d'une tentative d'incendie.

Plus impressionnant encore, un cocktail Molotov a été lancé sur le bureau de police du pôle Laherrère à Pau, a communiqué le préfet des Pyrénées-Atlantiques.

Théo Putavy