Menaces d'attaques contre des musulmans: trois gardes à vue

Un véhicule de police devant le domicile du leader présumé du groupe AFO lors de son arrestation en juin 2018 à Tonnay-Charente (Charente-Maritime) - XAVIER LEOTY / AFP
Une source judiciaire a confirmé lundi l'information du Parisien d'après laquelle trois nouveaux suspects ont été interpellés et placés en garde à vue, qui pourront durer jusqu'à 96 heures comme prévu en matière antiterroriste, dans l'enquête sur les activités du groupe d'ultradroite "AFO", soupçonné par la justice de vouloir attaquer des cibles liées à l'islam radical. Menées par les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ces nouvelles arrestations, deux femmes et un homme, sont intervenues à la demande du juge antiterroriste en charge du dossier.
La question principale est celle de leur rôle éventuel au sein du groupuscule "Actions des forces opérationnelles" (AFO), visé en juin dernier par un important coup de filet. Cela avait abouti le 27 juin à la mise en examen de dix de ses membres présumés dont son probable chef de file, un policier à la retraite, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", alors qu'il entendait, d'après une source proche de l'enquête, "durcir l'action" du groupe, .
Inspirés par le "survivalisme"
Le chef présumé, qui avait sollicité un débat différé sur sa détention provisoire, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 29 juin tout comme un autre membre présumé de la cellule. Le parquet de Paris a toutefois fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) concernant le policier retraité, alors que quatre autres suspects avaient été placés en détention provisoire.
Ce groupuscule d'inspiration survivaliste, qui affiche son ambition de lutter "contre le péril islamiste", avait évoqué des projets d'attaques contre des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales.
Ils "cherchaient à se procurer des armes" et des explosifs
Des investigations lancées mi-avril par le parquet avaient permis aux policiers de la DGSI d'établir que des membres "cherchaient à se procurer des armes" et que certains "avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale". Trente-six armes à feu et des milliers de munitions ont été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments entrant dans la fabrication d'explosifs de type TATP.
Sur la base de ces éléments, le parquet avait ouvert une information judiciaire le 14 juin, conduisant à ce coup de filet dix jours plus tard en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne.